Alors que les électeurs européens sont appelés aux urnes du 23 au 26 mai, l’Église catholique invite chaque citoyen à réfléchir aux enjeux du scrutin. « Il ne s’agit pas de s’enfermer dans un schéma manichéen (pour ou contre l’Europe) mais de dire quelle Europe nous voulons, le modèle économique, social, culturel et spirituel qui nous semble le plus adapté pour notre continent aujourd’hui », détaillent les évêques de France.
Dans deux mois jour pour jour, le 26 mai 2019, les Français iront voter pour élire leurs représentants au Parlement européen. À cette occasion, les évêques de France se sont exprimés afin « d’inviter les catholiques, et au-delà l’ensemble des citoyens, à participer aux élections des députés au parlement européen et à s’exprimer, non d’abord sur des enjeux nationaux, mais en fonction des projets portés par les différentes listes qui se présenteront au suffrage des électeurs ».
L’Europe, une histoire difficile et complexe
« Il ne s’agit pas de s’enfermer dans un schéma manichéen (pour ou contre l’Europe) », précisent-ils, « mais de dire quelle Europe nous voulons, le modèle économique, social, culturel et spirituel qui nous semble le plus adapté pour notre continent aujourd’hui ». « L’Europe est un continent marqué par son histoire, douloureuse et conflictuelle. Pas moins de trois guerres franco-allemandes en moins d’un siècle, deux guerres mondiales y ont été déclenchées, les totalitarismes du XXe siècle y sont nés. L’Église catholique a toujours été attentive à cette consolidation de la paix dans la construction européenne », rappellent-ils à juste titre. « Cette histoire difficile et complexe a aussi permis de progresser en Europe vers une vision de l’homme et de la société qui comporte un grand nombre de valeurs et de principes communs entre nos pays (droits humains, respect de la personne, solidarité et recherche d’un bien commun), dont beaucoup sont issus du christianisme. »
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« Personne et communauté sont donc les fondements de l’Europe que, en tant que chrétiens nous voulons et pouvons contribuer à construire. Les pierres de cet édifice s’appellent : dialogue, inclusion, solidarité, développement et paix », avait ainsi rappelé le pape François en 2017 dans un discours lors du colloque « Repenser l’Europe » qui s’était tenu à Rome. Clin d’œil du calendrier, le souverain pontife a été reçu ce 26 mars au Capitole par la maire de Rome dans la salle de l’Horloge, pièce dans laquelle a été signé le 25 mars 1957 le traité fondateur de ce qui est désormais l′Union européenne. Le pape François a profité de cette rencontre pour offrir aux élus un recueil de ses discours sur l’Europe.