Miryam est connue pour être la sœur de Moïse et d’Aaron. Mais sait-on qui elle est vraiment ? Accompagnant ses frères tout au long de l’Exode, elle symbolise à la fois l’espoir et les failles de son peuple.
Protectrice de Moïse
“Miryam” signifie “amertume” par référence aux années de l’exil égyptien mais aussi “rébellion”, deux caractères de celle qui apparaît dans la Bible comme la figure protectrice de son jeune frère Moïse, ce bébé déposé dans une corbeille sur le Nil afin de le soustraire à l’impitoyable ordre du Pharaon de faire périr tout nouveau-né mâle d’Israël, ce peuple menaçant par sa croissance le souverain de l’Égypte. Le destin du nouveau-né Moïse repose sur sa sœur Miryam qui suit le parcours de la frêle embarcation. Mais l’esprit de Dieu repose sur ces jeunes âmes et l’histoire est connue : Miryam aperçoit le panier qui s’échoue aux pieds de la fille du Pharaon venue se laver au fleuve. Cette dernière s’émeut du jeune enfant et décide de l’élever comme son propre fils à la cour du Pharaon. La vigilance de Miryam a produit son fruit, Moïse sera appelé à un grand destin à l’ombre duquel elle vivra désormais…
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Un phare lors de l’Exode
Miryam ressurgit ensuite dans la Bible alors que Moïse et son peuple ont réussi à infléchir l’autorité du Pharaon et à obtenir de lui qu’il les libère de l’esclavage après le fameux épisode des plaies d’Égypte. Elle accompagne avec ses deux frères le peuple dans leur traversée du désert, envoyée par Dieu pour leur servir de guide, ainsi que le souligne le livre de Michée : “En t’envoyant comme guides Moïse, Aaron et Miryam”. C’est donc une femme qui servira aux destinées du peuple, même si ses faits et gestes restent absents du texte biblique à la différence de ses frères. Nous ne connaissons en effet aucune prophétie d’elle, ni demandes d’intercession et encore moins d’interprétations de la volonté divine pour celle qui pourtant est donnée pour comme prophétesse.
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Le “cantique de Miryam”
Israël vient de traverser la mer Rouge, épisode resté dans la mémoire collective et qu’un beau cantique chanté par Miryam commémore : “Chantez le Seigneur, il a fait un coup d’éclat. Cheval et cavalier en mer il les jeta !”. Encore chanté de nos jours lors des célébrations liturgiques de la veillée pascale, ce cantique fait référence à la défaite de la puissance du Pharaon. Les femmes de cette époque célébraient souvent les victoires par des chants et des danses et Miryam ne fait pas exception en entonnant avec un tambour ce cantique. Celui-ci, proche d’un psaume dans sa forme, pourrait avoir inspiré celui de Moïse. Femme courageuse, Miryam par ce chant de liberté manifeste une nouvelle fois cette force qui lui vaudra d’être présentée comme l’archétype de la résistance, prophétesse d’Israël guidant par son exemple les autres femmes, même si elle demeure dans l’ombre de ses frères.
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La faiblesse de la prophétesse
Mais, un jour, Miryam critique avec Aaron leur frère Moïse qui a pris pour épouse une femme étrangère de Nubie : “Est-ce donc à Moïse seul que le Seigneur a parlé ? Ne nous a-t-il pas parlé à nous aussi ?”. Dieu s’emporte contre eux en leur reprochant leur opposition à Moïse ; s’ils sont bien prophètes, Moïse est le seul médiateur choisi : “mon homme de confiance pour toute ma maison”. Miryam sera punie par la lèpre, mais Moïse intercédera pour sa guérison et celle-ci retrouvera sa place au sein du peuple d’Israël. Elle meurt avant d’arriver en Terre Promise pendant le séjour des Hébreux à Qadech, c’est en ce lieu qu’elle fut enterrée, un lieu contesté par saint Jérôme suivant une tradition situant son tombeau à Petra. Sa mémoire subsistera jusqu’à nous, mais toujours dans l’ombre de Moïse et d’Aaron, ce qui explique certainement le peu d’œuvres d’art majeures qui lui soient consacrées. La Bible rapporte qu’après sa mort l’eau vint à manquer pour Israël, or Miryam avait été souvent associée jusqu’alors à l’abondance des sources et puits…
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