Alors que la France s’apprête à vivre ce samedi 8 décembre la quatrième grande journée de manifestations des Gilets jaunes, une dizaine d’évêques s’est exprimée sur ce mouvement social. Des paroles d’apaisement qui invitent à l’écoute et au respect mutuel.Il est rare que les évêques réagissent aussi rapidement sur des faits d’actualité. Mais face à l’ampleur du mouvement des Gilets jaunes, ils sont une dizaine à s’être exprimés sur ce sujet. Alors que le gouvernement a annoncé l’annulation de la hausse des taxes sur le carburant en 2019, près de huit Français sur dix (78%) estiment que les annonces du gouvernement ne répondent pas aux attentes exprimées par les Gilets jaunes, souligne un sondage Elabe. Pour « l’acte IV » de la mobilisation des Gilets jaunes ce samedi 8 décembre, le gouvernement a annoncé qu’il allait déployer des « moyens exceptionnels » en plus des 65.000 policiers et membres des forces de l’ordre mobilisés en France ce samedi.
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Dans ce contexte de tensions et de violences, c’est un discours d’apaisement qu’a tenu à avoir l’épiscopat français de France. Il y a d’abord eu Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et de Tréguier, dans son éditorial mensuel qu’il a intitulé « La lumière de l’Avent pour un temps de crise » et Mgr Aupetit archevêque de Paris, qui a réaffirmé « l’urgence de la fraternité ».
« Cette crise montre à l’évidence un déficit d’écoute et de dialogue dans notre pays, des ruptures et des incompréhensions que vivent beaucoup de nos concitoyens, une méfiance croissante dans toute institution et la perte de confiance dans les corps intermédiaires », a indiqué Mgr Pontier, président de la Conférence des évêques de France (CEF), ce jeudi 6 décembre. Et d’appeler chacun au nom de tous les évêques de France “à assumer ses responsabilités et à accepter les voies de dialogue qui sont possibles pour que les choix nécessaires puissent être assumés dans le respect de chacun.” Ce mouvement résulte pour Mgr Laurent Le Boulc’h, évêque de Coutances et Avranches, d’un « sentiment d’injustice économique, sociale et culturelle, d’exclusion et de fracture territoriale, et de désarroi devant la complexité de la gouvernance du monde ».
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Pour ces évêques, un dialogue courageux est nécessaire. « Aujourd’hui, nous appelons chacun à assumer ses responsabilités et à accepter les voies de dialogue qui sont possibles pour que les choix nécessaires puissent être assumés dans le respect de chacun. […] Seul, un dialogue courageux et constructif pourra contribuer à la recherche du bien commun », souligne-t-il. Même son de cloche du côté de Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre. « Il n’appartient pas à l’Église catholique d’élaborer des solutions susceptibles de sortir de la crise que traversons. Mais il lui revient d’élaborer et de mobiliser les chrétiens et toutes les personnes de bonne volonté, à prendre part activement à la construction d’une vision partagée du bien commun », invite-t-il.
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Pour Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille, « passer à l’action politique, c’est-à-dire à la responsabilité, au dialogue, aux propositions à discuter, à la représentation, voilà l’étape d’aujourd’hui ». « On sent bien que le cœur n’est pas encore prêt à ce passage… mais c’est une étape nécessaire ; il n’y a pas de société qui tienne sans cela », détaille l’archevêque.