Peu de temps avant d’entrer au monastère, Jeanne Pelat, atteinte de myopathie et figure emblématique du Téléthon, s’est livrée à la journaliste Sophie Davant sous l’œil de la caméra.
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Ambassadrice du Téléthon en 2004, Jeanne Pelat a choisi d’embrasser une carrière peu commune : la vie monastique. Avant de débuter sa nouvelle vie, elle s’est confiée à la journaliste Sophie Davant dans un documentaire intitulé « Les chemins de Jeanne », qui sera diffusé le 8 décembre prochain sur France 2.
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Elle raconte son itinéraire, confiant les joies et peines traversées. Elle revient notamment sur ce qu’elle a vécu au sein de sa famille, affirmant que son handicap a été source d’unité chez les siens, renforçant leurs liens. « Cette maladie qui aurait pu faire éclater la famille est devenue ciment. Là où tout aurait pu exploser, on s’est dit “c’est maintenant que la famille va avoir toute sa place” et on a fait équipe ».
« Cela m’a appris à ne pas m’appuyer constamment sur mes propres forces »
Face à la journaliste, la jeune femme battante de 21 ans narre ses combats pour suivre une scolarité à un rythme normal, prendre la parole, témoigner et transmettre de l’espoir autour d’elle. Car cette bataille n’était pas uniquement la sienne. « Dès mes 8 ans, je me suis mise dans ce rôle de porte-parole. Je voulais vraiment être efficace. […] On donne une impulsion pour un combat donc cela nous responsabilise encore plus ; je ne pouvais pas baisser les bras ». Elle ose parler de sa maladie comme d’un cadeau : « C’est une vraie école d’humilité, cela m’a appris à ne pas m’appuyer constamment sur mes propres forces mais a tout remettre entre les mains de Dieu ».
« Dans cette vie de prière, je me lie à eux de façon encore plus intime »
Néanmoins, pour celle qui a côtoyé Nagui, Yannick Noah, Zazie et tant d’autres, sa place est désormais ailleurs. Elle qui a obtenu son bac avec mention très bien, suivi avec succès quatre cursus universitaires, vécu ce qu’elle nomme « de belles histoires d’amour », s’est sentie irrésistiblement attirée vers autre chose et a choisi de rejoindre les sœurs de de la Visitation Sainte-Marie, passant ainsi d’une famille à une autre.
Alors que Sophie Davant lui demande si ses succès lui paraissent fades par rapport au choix qu’elle a fait, elle répond : « C’est plus profond que ça. Au fond, ces métiers-là me plaisent vraiment, mais après l’appel que j’ai reçu, il était évident que ma vie allait être ce don par amour […]. Cela ne pouvait pas être autre chose ». Ajoutant que pour elle, « il y a un temps pour tout » : un temps pour témoigner et être médiatiquement exposée, et un temps pour la prière et le silence, dans lequel elle sera toujours en lien avec ceux qui partagent son combat contre la maladie. « Dans cette vie de prière, je me lie à eux de façon encore plus intime. On n’est pas hors du monde, on est au cœur du monde. […] Je n’ai pas l’impression de tant quitter le monde que ça ».
Le documentaire « Les chemins de Jeanne » sera diffusé sous deux formats le 8 décembre 2018 sur France 2 : un premier d’une durée de 52 minutes à 0h56, un deuxième de 26 minutes à 9h30.