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L’instruction obligatoire dès 3 ans : le “oui, mais” des parents

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Mathilde de Robien - publié le 29/11/18
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Un sondage, réalisé par l’institut BVA pour l’APEL (Association des parents d’élèves de l’enseignement libre), rend compte d’une satisfaction globalement positive des parents sur l’école maternelle, et revient sur l’abaissement annoncé de l’âge de l’instruction obligatoire. Lors des assises de l’école maternelle les 27 et 28 mars derniers, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé l’abaissement de l’âge de l’instruction obligatoire à 3 ans, à compter de la rentrée 2019. L’objectif du gouvernement est ainsi de faire de la maternelle une véritable “école du langage et de l’épanouissement”, en favorisant, dès le plus jeune âge, l’égalité des chances face à l’instruction. Cette décision fera de la France le pays où l’instruction est obligatoire la plus précoce, devant la Suisse et le Luxembourg (4 ans).


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L’étude, réalisée sur un échantillon de 602 parents d’enfants scolarisés de la maternelle au supérieur, dans le public et dans le privé, révèle que l’annonce de l’instruction dès 3 ans est relativement appréciée. 90% des parents reconnaissent que cela favorise la socialisation des enfants, et 87% estiment qu’elle permet un meilleur éveil des enfants dans toutes leurs dimensions. Un décalage par rapport aux objectifs est cependant à relever, car l’enjeu principal, pour le gouvernement, est de lutter contre les inégalités sociales et linguistiques. Or seulement 75% des parents, et notamment ceux dont les enfants sont en études supérieures, pensent qu’elle permet de réduire les inégalités.

Un choix entravé ?

Si les objectifs sont donc considérés comme louables, la mise en place de l’instruction dès 3 ans n’est pas totalement plébiscitée. 57% des parents soulignent que cela risque de changer les pratiques des familles, faisant notamment référence à la sieste à la maison. Ce changement semble plus affecter les familles habitant en province (59%), que celles de l’Île-de-France (46%). Enfin, près de la moitié des sondés (48%) estime que cette mesure entrave la liberté de choix.

Reste également en suspens la question des moyens. 68% des parents jugent prioritaire une augmentation du nombre d’enseignants et d’ATSEM afin d’encadrer de manière plus personnalisée les enfants et de renforcer la qualité des apprentissages. Aujourd’hui, en France, une classe de maternelle accueille en moyenne 25,3 élèves, selon les chiffres du gouvernement.


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