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Faut-il faire des éloges à son enfant ?

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Mathilde de Robien - Zyta Rudzka - publié le 27/08/18 - mis à jour le 20/09/24
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Trop de félicitations, et ils deviennent arrogants, narcissiques ou orgueilleux ; pas suffisamment, et ils manquent de confiance en eux. Alors ? Faut-il, ou pas, complimenter son enfant ?

L’admiration parentale est un stimulant naturel, rapide et efficace dans l’éducation des enfants, mais si elle est exagérée, elle peut s’avérer nuisible. Ce qui apporte, temporairement, de la bonne humeur et une forte estime de soi, peut avoir des effets nocifs à l'âge adulte. D’où la nécessité de trouver le juste équilibre entre éloges et critiques pour élever des enfants résilients.

Un père ou une mère protecteur est bon public, spectateur aimant dans le théâtre domestique qu’est la vie de l’enfant, et offre des tonnerres d’applaudissements. Cependant, dans la vraie vie, certes il y aura aussi des victoires et des applaudissements, mais aussi des défaites et des critiques. Si éduquer un enfant est lui apprendre à vivre dans la société, il doit savoir accepter les critiques, les défaites, l’échec. Lorsque nous jouons avec des enfants, il arrive de les laisser gagner pour favoriser un peu de paix et de bonheur dans la maison. Mais il est important de les laisser goûter non seulement à l’euphorie du gagnant, mais aussi à la désagréable saveur de la défaite.

Les limites de la louange

Des études psychologiques montrent que les parents trop concentrés sur le bien-être des enfants sont susceptibles de faire advenir des adultes très sensibles, fragiles sur le plan émotionnel, et égocentriques. Le risque est que ces adultes soient désespérés ou se sentent inférieurs, lorsqu’ils rencontrent des peines de cœur, d’amitié ou des difficultés professionnelles. Ils peuvent devenir dépendants du jugement des autres : se sentir satisfaits d'eux-mêmes uniquement lorsqu'ils sont félicités ou bien notés.

Dans son ouvrage Il me cherche (2014), Isabelle Filliozat se fait écho d’une étude démontrant que flatteries et félicitations avaient tendance à engendrer le narcissisme. De plus, la psychothérapeute souligne qu’un enfant habitué à être félicité va développer une motivation autour de l’acte de "faire plaisir à l’autre" au lieu de se faire plaisir à lui. Il se situera non pas par rapport à son propre jugement mais par rapport au jugement de l’adulte qui l’a félicité. Ce comportement peut entraîner une peur chronique de l’échec, ainsi qu’un déficit de confiance en soi.

Il est bon de laisser les enfants avoir des petits ennuis et de les laisser se débrouiller. Au lieu de les convaincre qu'ils sont les meilleurs, favorisez le courage et la prise de risque, tout en veillant sur eux. Parfois, pour apprendre, il est bon d'échouer.

La critique éclairée renforce autant l'estime de soi que l'éloge

La critique, même si elle est moins agréable à recevoir que l’éloge, peut être tout aussi constructive, si elle est faite de manière éclairée. Une critique est pédagogique si elle explique, avec douceur, les erreurs, et indique le chemin pour se corriger et aller de l’avant. La vie n’est pas faite de standing ovations. Apprendre aux enfants à rester sur scène même s’il n'y a pas d'applaudissements, est autrement plus constructif que de le couvrir de louanges. Nous devons leur montrer qu'ils peuvent survivre à ce moment difficile de solitude, avec espoir et sans perdre leur force intérieure. C’est cela qui les rendra réellement plus forts.

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