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Ces expressions qui ont une origine biblique : « Se voiler la face »

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Axelle Partaix - publié le 27/07/18 - mis à jour le 17/07/23
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Découvrez ces expressions que nous utilisons depuis notre plus jeune âge. Certaines ont tellement imprégné notre culture qu’on ne soupçonne pas qu’elles puissent avoir une origine biblique.

Se voiler la face

Se voiler la face signifie aujourd’hui au sens figuré que l’on refuse de voir la vérité en face parce qu’elle dérange. L’expression trouve son origine dans l’Ancien Testament où elle est utilisée au sens propre à plusieurs reprises.

Si le voile est un attribut vestimentaire féminin, que ce soit à l’occasion d’un  mariage ou au quotidien dans certaines cultures, il n’en a pas toujours été ainsi. Les textes de la Bible nous enseignent que le voile pouvait servir aussi bien pour les hommes que pour les femmes en signe de deuil. Ce rituel marquait symboliquement une séparation entre la personne disparue et celles qui restaient vivantes, permettait de déterminer une période de retrait par rapport au monde extérieur - destinée à absorber le chagrin et la souffrance - et informait la société de cet état de deuil. Lorsque l’endeuillé ôtait son voile, il signifiait ainsi son retour à la vie sociale.

Ce deuil pouvait aussi être symbolique. Ainsi, dans le deuxième Livre de Samuel, le roi David, trahi par son fils Absalom qui a conspiré contre lui afin de se faire couronner à sa place, s’enfuit avec ceux qui lui sont restés fidèles. Il part pieds nus, en pleurs et la tête couverte d’un voile, à l’image d’un père qui a perdu son fils.

"David montait par la montée des Oliviers ; il montait en pleurant, la tête voilée ; il marchait pieds nus. Tous ceux qui l’accompagnaient avaient la tête voilée ; et ils montaient en pleurant." (2S 15, 30)

"Plus tard, à la mort d’Absalom, David se couvre à nouveau le visage en signe de deuil. Le roi s’était voilé le visage et criait à pleine voix : “Mon fils Absalom ! Absalom, mon fils ! mon fils !”" (2S 19, 5)

Le voile, symbole de la distance entre sacré et profane

La Bible met aussi en avant un autre voile, celui dont Moïse se couvre le visage, d’abord par crainte de voir Dieu : Moïse se voila le visage car il craignait de porter son regard sur Dieu. (Ex 3, 6)

Mais Dieu qui a choisi Moïse pour libérer le peuple de l’esclavage d’Égypte, lui donner la Loi de l’Alliance et le conduire à la Terre promise établit avec lui un rapport étroit et de confiance. Et une fois affranchi de sa crainte, après que Dieu lui ait donné les 10 Commandements, Moïse descend de la montagne du Sinaï le visage rayonnant de lumière, symbole du sacré. Il transmet à ses compagnons les ordres divins, puis à nouveau recouvre son visage d’un voile. Mais cette fois, le voile ne représente plus la crainte, il marque son retour à l’espace profane et à la vie quotidienne. Le voile devient le symbole de la distance entre sacré et profane.

"Quand il eut fini de leur parler, il mit un voile sur son visage. Et, lorsqu’il se présentait devant le Seigneur pour parler avec lui, il enlevait son voile jusqu’à ce qu’il soit sorti. Alors, il transmettait aux fils d’Israël les ordres qu’il avait reçus, et les fils d’Israël voyaient rayonner son visage. Puis il remettait le voile sur son visage jusqu’à ce qu’il rentre pour parler avec le Seigneur." (Ex 33, 33-35)

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