Le 8 juillet, l'Église fête les époux Priscille et Aquila, un couple qui avait le feu ! Mais qui sont-ils ? Romains tous les deux, d'origine juive, ils jouent un rôle très actif dans les débuts de l’Église après s'être convertis à la foi. Chassés de Rome, ils se réfugient à Corinthe où ils rencontrent Paul au début des années 50. Dans un second temps, ils se rendent à Éphèse. Missionnaires jusqu'au bout des ongles, ils accueillent les chrétiens locaux chez eux pour écouter la parole de Dieu et célébrer l’Eucharistie.
Le pape Benoît XVI parle d’eux dans son audience générale du 7 février 2007, expliquant que si le christianisme est parvenu jusqu’à la génération actuelle. "Ce n'est pas seulement grâce aux Apôtres qui l'annonçaient", mais aussi à "l'engagement de ces familles, de ces époux, de ces communautés chrétiennes, des laïcs fidèles, qui ont assuré l' “humus” à la croissance de la foi", indique-t-il.
Un couple pris pour modèle par la communion Priscille & Aquila, qui existe en France depuis plus de dix ans. Cette association de fidèles rassemble des couples unis dans le mariage et ayant reçu un appel à annoncer le Christ ensemble."La grâce d’un couple qui évangélise ensemble est très puissante, surtout aujourd’hui, où les difficultés conjugales sont fortes", explique Maud Lauriot-Prevost. Avec son mari Alex, elle fait partie des couples modérateurs de la communion, qui compte une cinquantaine de ménages engagés dans plus de 25 diocèses en France.
La mission des couples est double, à la fois auprès de leur famille et au sein de l’Église. "C’est cet équilibre-là qui fait que les couples sont mis en situation de première annonce". Les couples engagés dans la communion renouvellent leur engagement chaque année. En effet, la vie de famille étant faite de changements perpétuels, il faut être attentif à ce qu'elle soit préservée.
"Chaque maison peut se transformer en une petite église"
"Ce couple montre comme est importante l'action d'époux chrétiens, poursuit Benoît XVI. Quand ils sont soutenus par la foi et une forte spiritualité, [...] la communauté de leur vie se prolonge, et d'une certaine manière, se sublime, dès lors qu'ils assument ensemble une responsabilité partagée en faveur du Corps mystique du Christ […]. Nous pouvons encore tirer de leur exemple une autre leçon qui n'est pas négligeable : chaque maison peut se transformer en une petite église".
La communion Priscille & Aquila permet aux couples qui sentent un appel missionnaire d’avoir des outils au service de l’annonce du kérygme et un soutien spirituel pour la mission. Ils apprennent à témoigner, à prêcher en couple, à expérimenter des situations de mission. "Le témoignage est une expérience qui permet à l'autre de se sentir concerné", explique Maud Lauriot-Prevost. Les membres animent également des formations - toujours dans des lieux d'Église - à destination des époux.
L’une des caractéristiques de ce mouvement est que les missions des couples sont avant tout au service de leurs paroisses et diocèses. La plupart d'entre eux ont environ vingt ans de mariage. Beaucoup sont séparés par la vie quotidienne, tout simplement parce qu'ils n'ont pas les mêmes métiers ou les mêmes engagements associatifs. En revanche, ils veulent que leur engagement d’Église se fasse à deux. Alex et Maud Lauriot-Prevost, eux, sont mariés depuis 1983 et se reconnaissent couple missionnaire depuis leurs fiançailles.
Un accélérateur de grâces conjugales
La mission de couple "est un accélérateur de grâces conjugales". Selon Jean-Paul II, elle créerait même des liens plus forts que les liens du sang. "Quand on vit ça en couple, c’est décuplé. On parle à deux voix. Il y a quelque chose de l’ordre de la communion, de la connivence… Une grâce spécifique. Le fait d’annonce la foi ensemble, ça veut dire qu’en amont, on a pu partager des choses assez intimes. Toutes nos prédications sont écrites à quatre mains. Il y un ajustement de l’homme et de la femme dans la façon de voir les choses, quelque chose de plus complet. Cela oblige à aller beaucoup plus loin dans la communion conjugale et la vie quotidienne. Lorsqu'on y arrive, c’est vraiment magnifique". Un "exercice de haute voltige", constate Maud Lauriot-Prevost avec humour. Avant de conclure : "C’est un miracle permanent".