Alexandre Zatsepa, soldat tué en 1944 sur le front russe, raconte dans une lettre qui s’adresse en réalité à Dieu, sa soudaine et fulgurante conversion sur le champ de bataille, dans le creux d’un cratère formé par une grenade.Cette lettre a été retrouvée dans la poche du manteau d’Alexandre Zatsepa, soldat tué en 1944 sur le front russe. Elle exprime la soudaine et entière conversion du soldat, vivant pourtant le plein enfer de la guerre, lorsqu’il vit le ciel étoilé au-dessus de sa tête, juste avant l’attaque dans laquelle il trouva la mort. Mort qu’il jugeait certaine mais dont il assure n’avoir plus peur grâce à sa toute récente rencontre avec le Christ.
74 années plus tard, ce texte nous invite encore à voir dans les merveilles de la Création la preuve de l’existence de Dieu. Il demeure un témoignage poignant du bonheur que procure la connaissance du Christ, et ce malgré les souffrances et les difficultés rencontrées. Enfin, son auteur fait montre d’une grande confiance en la miséricorde divine, qui accueille ses enfants à l’heure de la mort.
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« Écoute, Dieu… Je ne T’ai encore jamais parlé de ma vie, mais aujourd’hui, j’ai envie de Te saluer, Tu sais que depuis mon enfance on me répète que Tu n’existes pas, et moi, comme un imbécile, je l’ai cru. Je n’avais jamais contemplé ce que Tu as créé. Mais cette nuit, voilà que j’ai regardé, depuis le cratère qu’avait fait une grenade, le ciel étoilé au-dessus de moi. J’ai compris tout à coup, en admirant l’univers, combien la tromperie avait pu être cruelle. Dieu, je ne sais pas si Tu me tendras la main, mais je vais Te dire, et Tu comprendras : n’est-il pas étrange qu’au sein de cet enfer abominable, la lumière se soit révélée à moi et que je T’ai reconnu ? À part ça, je n’ai rien à dire, seulement que je suis heureux de T’avoir reconnu. Notre attaque doit avoir lieu à minuit, mais je n’ai pas peur : Tu nous vois…
C’est le signal. Que faire ? Je dois y aller. J’étais bien, avec Toi, et je veux encore Te dire que, comme Tu le sais, la bataille ne va pas être facile. Et peut-être que cette nuit, je m’en vais frapper chez Toi. Et voilà, bien que jusqu’à présent je n’ai pas été Ton ami, est-ce que Tu me permettras d’entrer, quand j’arriverai ? Mais voilà que je pleure, on dirait. Mon Dieu, Tu vois ce qui m’arrive, maintenant j’ai mûri. Adieu, mon Dieu, j’y vais ! Et j’ai peu de chances d’en revenir. Comme c’est bizarre, maintenant, je n’ai plus peur de la mort ! »
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Cette lettre a été transmise par le père Basile Pasquiet, moine d’origine vendéenne, converti à l’orthodoxie, higoumène du monastère de la Sainte-Trinité en Tchouvachie (Russie), et traduite par Laurence Guillon, française à la retraite, passionnée par la Russie et installée depuis plusieurs années à Pereslavl Zalesski, petite ville historique et touristique entre Moscou et Iaroslavl.