Jacques Gauthier nous invite à trouver le chemin menant vers notre cœur qui abrite le Père et le Fils.
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Pour aller à Dieu dans l’oraison intérieure, il est important de trouver le chemin de ce que la Bible appelle le « cœur ». L’Esprit saint peut nous aider à découvrir ce lieu de notre cœur habité par le Père et le Fils. « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure » (Jn 14, 23).
Toute personne est dotée de ce cœur profond, ce « château intérieur », disait Thérèse d’Avila, où Dieu demeure en permanence. C’est le lieu de notre véritable identité, de notre unicité, de notre âme. « Qu’il faut qu’une âme soit grande pour contenir un Dieu », écrivait Thérèse de Lisieux à sa sœur Céline.
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Prier avec amour
Le cistercien André Louf évoque cet éveil du cœur dans son livre Seigneur, apprends-nous à prier. Il signale que toute méthode de prière vise cet objectif : retrouver le cœur et l’éveiller en le débarrassant de tout ce qui l’encombre. Cette forme de vigilance intérieure rappelle l’injonction de Jésus à Gethsémani : « Veillez et priez. » (Mt 22, 41). Jean de la Croix parle d’une attention amoureuse et paisible à Dieu, d’une infusion de l’Esprit qui donne la paix.
L’oraison, appelée aussi prière contemplative, est une plongée en profondeur dans notre cœur intime. Celui-ci n’est pas d’abord le siège de l’affectivité, mais cet « organe » spirituel qui nous permet d’entrer en relation avec Dieu. « Le cœur parle au cœur », disait le bienheureux John Henry Newman.
L’intériorité chrétienne
Le père Henri Caffarel (1903-1996), fondateur des Équipes Notre-Dame et grand pédagogue de la prière, a montré dans ses écrits que la personne qui cherche Dieu au fond de son cœur prend conscience que Dieu y réside. Par l’oraison silencieuse, nous revenons au cœur et nous reconnaissons la source d’amour qui le fait battre. En ce sens on peut parler d’intériorité chrétienne, comme je le montre dans Henri Caffarel, maître d’oraison (Cerf).
Plus nous atteignons la profondeur de notre cœur, plus Dieu se fait proche de notre conscience. Nous devons ne pas nous laisser accaparer par toutes les distractions qui sollicitent notre « je » et qui nous empêchent de vivre à la hauteur du cœur nouveau au sein duquel souffle l’Esprit. Un jour viendra où nous pourrons dire comme la fiancée du Cantique des Cantiques : « Je dors, mais mon cœur veille » (Cantique 5, 2).