Alors que le pré-synode des jeunes s’achève à Rome, dans “Dieu est jeune”, un livre-entretien du Saint-Père qui vient de paraître, le Pape livre quelques réflexions sur la jeunesse. Il déclare notamment que “la jeunesse n’existe pas”. Malédiction. Le Saint-Père, même lui, aurait-il baissé les bras devant une jeunesse définitivement démoralisante ? Toutes nos figures, de Jeanne d’Arc à Sophie Scholl en passant par Pier Giorgio Frassati, ne seraient-elles que de vaines chimères pour âmes esseulées en quête de légendes ? Laissons le Pape poursuivre : “Le plus souvent, quand nous parlons de jeunesse, nous faisons inconsciemment référence au mythe de la jeunesse. Mais j’aime à penser que ce qui existe en réalité, ce n’est pas la jeunesse, ce sont les jeunes”. Ouf.
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Et de continuer : “Le jeune marche sur ses deux pieds comme les adultes, mais à la différence des adultes, qui les gardent bien parallèles, il en a toujours un devant l’autre, sans cesse prêt à partir, à bondir. Toujours prêt à aller de l’avant”. En voilà une bonne nouvelle. Le poète américain Samuel Ullman, moustache au vent, l’avait bien compris. Dans son poème Être jeune, il écrivait ces vers merveilleux :
La jeunesse n’est pas une période de la vie,
Elle est un état d’esprit, un effet de la volonté,
Une qualité de l’imagination, une intimité émotive,
Une victoire du courage sur la timidité,
Du goût de l’aventure sur l’amour du confort.
[…]
Vous resterez jeune tant que vous resterez réceptif,
Réceptif à ce qui est beau, bon et grand,
Réceptif au message de la nature, de l’Homme et de l’infini.
Être jeune, donc, c’est tendre joyeusement vers l’avenir. À l’image de la pile, qui contient des métaux précieux et fournit du courant continu, le jeune recèle au fond de son cœur des trésors infinis. Il est l’image vivante du lien qui existe entre aujourd’hui et demain. Tantôt hésitant, tantôt bouillonnant, il “regarde l’horizon avec des yeux pleins d’espoir, pleins de l’avenir et aussi d’illusions”. François explique que l’adolescent est conscient de l’instant et de sa richesse inestimable. Les questions qui l’habitent sont comme un serment de vie. Et il conclut : “Parler des jeunes, c’est parler de promesses, et c’est parler de joie”.