La gourmandise, un vilain défaut ? Une opération marketing très médiatisée ces dernières heures nous permet de nous rafraîchir la mémoire.Depuis plusieurs jours une offre promotionnelle circule sur les réseaux sociaux : “-70% de remise immédiate, uniquement du 25 au 27 janvier” sur votre pot de Nutella de 950 grammes. Une annonce qui a provoquée ce jeudi 25 janvier des scènes d’émeutes dans les magasins d’une grande enseigne hexagonale. Près de Saint-Etienne des centaines de pots ont été liquidés en un quart d’heure : « Ça se battait. On a vendu ce qu’on vend en trois mois. Sur les tapis des caisses, il n’y avait que du Nutella » raconte une salariée au quotidien Le Progrès.
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Le spectacle offert sur les réseaux sociaux met mal à l’aise. Mais bon nombre de consommateurs, et jusqu’aux lecteurs d’Aleteia, reconnaitront volontiers un faible pour cette pâte à tartiner. Un faible qui a toutes les apparences de la gourmandise… S’il faut bien relire ce passage de l’Evangile selon saint Matthieu pour l’apprécier, le Christ était lui même décrit par des hommes de son temps comme « un glouton et un ivrogne » (Mt 11, 19). Nous pouvons donc entamer notre pot de Nutella !
Vous connaissiez les émeutes des débuts de soldes ? InterMarché vous présente les promos #Nutella. Incroyablement triste.. https://t.co/egjrt7Ybho
— Julien Muller (@Julien__Mlr) January 25, 2018
Toutefois, le Saint-Curé d’Ars nous rattrape et nous aiguille sur ce sujet : « est-ce que quand nous aimons ce qui est bon, nous pêchons par gourmandise ? Non, nous sommes gourmands lorsque nous prenons de la nourriture avec excès : plus qu’il n’en faut pour soutenir notre corps ». C’est donc peut-être le moment de reposer le pot de Nutella que vous venez d’arracher à votre voisin.
https://twitter.com/Steevens_sch/status/956450117007048704
Le Père Pierre-Marie Castaignos de l’Abbaye d’Ourscamp complète sur son blog avec cette explication: “Il n’est pas interdit d’apprécier les bonnes choses ! C’est lorsque c’est désordonné que cela devient mauvais”. Pour mieux discerner posons nous la question : “quelle place la nourriture occupe–t-elle dans mon esprit ?” et sommes nous encore libre, maître de nous même ?
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Heureusement Saint Augustin lui même tente de relativiser : « Dans le manger et le boire, qui est celui, Seigneur, qui ne s’emporte pas quelque fois au-delà des bornes de la nécessité ? » (Confessions X, 31).