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Élisabeth de la Trinité, une sainte éblouie par l’amour du Christ

Sainte Elisabeth de la Trinité

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Jules Germain - publié le 08/11/17 - mis à jour le 07/11/23
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Sainte Élisabeth de la Trinité, fêtée le 8 novembre, entra au carmel de Dijon au tout début du XXe siècle. Elle se voulait toute entière offerte à la gloire du Seigneur, pour n’être plus que louange et laisser totalement Dieu habiter en elle.

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Née Élisabeth Catez le 18 juillet 1880 dans le Cher, Elisabeth de la Trinité se passionne très jeune pour la splendeur de Dieu. Dotée d’un fort tempérament, elle expérimente la présence de Dieu en elle : il n’y a qu’en plongeant dans l’amour du Christ qu’elle arrive à calmer sa fureur et à trouver la paix profonde.

D’abord passionnée par les robes et les salons, elle devient vite fascinée par l’amour du Christ. Plus étonnant encore, c’est l’amour du Père pour le Fils au cœur de la Trinité qui l’éblouit. Elle découvre avec Thérèse d’Avila la possibilité pour l’âme d’habiter au cœur même de la Trinité et celle de sentir en soi cette puissance infinie d’amour qui circule dans un souffle ardent entre les trois personnes divines : Père, fils et Saint-Esprit. C’est probablement la sainte qui a le contact le plus direct et le plus étroit à ce profond mystère. Elle y voit l’une des sources de ses plus grandes grâces mystiques.

Une profonde spiritualité

Sa spiritualité a touché de nombreuses personnes. Elisabeth de la Trinité est marquée par la parole de saint Paul à l’origine à de nombreux débats autour de la question de la prédestination : « C’est en lui encore que nous avons été mis à part, désignés d’avance, selon son plan préétabli de Celui qui mène toutes les choses au gré de sa volonté, pour être, à la louange de sa gloire, ceux qui ont par avance espéré dans le Christ. » Ce qui la frappe le plus, c’est la vocation de l’homme à la louange : elle ne veut plus qu’être cela, une louange perpétuelle de la splendeur de Dieu. Malade à la fin de sa vie, elle dit percevoir dans la souffrance une possibilité de vivre au plus proche de Dieu. Elle meurt à 26 ans.

Ô mon Dieu, Trinité que j’adore

Que Dieu soit Trinité signifie pour elle qu’il est intrinsèquement relation, amour, don, entre le Père, le Fils et l’Esprit saint. Le théologien Hans Urs von Balthasar dit à ce propos que « la structure de son univers spirituel, le contenu et le style de sa pensée théologique sont d’une densité, d’une consistance sans défaut ». C’est dans le cœur de la Trinité, cette puissance d’amour, qu’elle aime tant se plonger, comme on peut le voir dans sa prière “Ô mon Dieu, Trinité que j’adore” :

« Ô mon Dieu, Trinité que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l’éternité. Que rien ne puisse troubler ma paix, ni me faire sortir de vous, ô mon Immuable, mais que chaque minute m’emporte plus loin dans la profondeur de votre Mystère. Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos. Que je ne vous y laisse jamais seul, mais que je sois là tout entière, tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre Action créatrice. (…)

Ô mes Trois, mon Tout, ma Béatitude, Solitude infinie, Immensité où je me perds, je me livre à vous comme une proie. Ensevelissez-vous en moi pour que je m’ensevelisse en vous, en attendant d’aller contempler en votre lumière l’abîme de vos grandeurs. »

 

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