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Kenya : le missionnaire qu’il leur fallait

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Sylvain Dorient - publié le 23/10/17
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Casey Barker est un missionnaire laïc qui officie dans une école kenyane pour malentendants. Signes particuliers ? Il est atteint de trisomie 21 et d’une bonne volonté à toute épreuve !L’école Saint-Michael of the Deaf rassemble des sourds et malentendants, à Kitui, au Kenya. Elle a reçu en 2016 la famille Barker : les deux parents et leur fils Casey, 27 ans. À Fidesco, l’arrivée du trio a été vécue comme une bénédiction : ils avaient besoin d’un gestionnaire pour l’hôpital du diocèse et d’une orthophoniste spécialisée dans le langage des signes. Les parents correspondaient au profil et Casey s’est révélé être un “bonus” inespéré ! Malgré sa trisomie 21, il est parfaitement en mesure d’enseigner le langage des signes à l’école.

Une plongée dans l’inconnu

Quand la famille Barker est partie en mission, Casey avoue qu’il avait le sentiment de ne pas avoir le courage de quitter sa vie d’Américain. Certes, la décision de devenir des “missionnaires laïcs” pour Fidesco avait été prise en commun. Mais avant de prendre son vol pour le Kenya, Casey réalise qu’il plonge dans l’inconnu. Et effectivement, il a un choc à l’arrivée : la ville de Kitui, où la famille Barker emménage, se situe dans une région pauvre et sèche comme le roc ; il n’a pas plu depuis des mois… alors que la saison des pluies s’achève. Sa Géorgie natale est bien loin ! Les Kenyans les accueillent en souhaitant la “bienvenue aux Européens”. Tout est différent ici, y compris la nourriture, et le jeune homme a rapidement perdu une taille de pantalon.

Son père, Rick, travaille comme administrateur adjoint dans l’hôpital de campagne de Mythale au Kenya, pour aider l’équipe médicale à améliorer son management et ses finances, tandis que sa mère, Diane, enseigne la langue des signes aux enfants du pensionnat Saint-Michael. Casey s’est rapidement pris d’affection pour les élèves aux handicaps parfois lourds. Il est surpris par la spontanéité de leur accueil. “En fait, j’ai l’impression qu’ils n’ont même pas compris que j’ai moi aussi un handicap”, s’amuse-t-il. Rapidement, on ne lui dit plus “bienvenue l’Européen”, parce qu’il fait partie du pays. Et Casey s’émerveille : “Quand je ne suis pas là pendant une journée, les enfants demandent à me voir !”.

Casey le grand frère

Les plus handicapés des écoliers sont à la fois sourds et aveugles. Casey assure : “Ils sont merveilleux”. Il trouve des jeux qu’ils peuvent faire, comme la balançoire, et leurs progrès sont sa récompense. Casey met aussi un point d’honneur à adopter les “nouveaux”. Pour beaucoup d’entre eux, l’école de Saint-Michael représente un monde étrange, où ils seront loin de leurs familles pour la première fois. Certains vivaient reclus chez eux. “Il arrive que les enfants handicapés soient rejetés, ou cachés”, témoigne Laure Droulers, responsable chargée du suivi des volontaires en Afrique car, explique-t-elle, leur maladie est perçue au Kenya comme une malédiction. Ils n’ont pas l’habitude de vivre en société, ni de se retrouver avec des dizaines d’enfants du même âge qu’eux, et se montrent timides.

Tout le contraire de Casey, qui impressionne par sa sociabilité. Laure Droulers assure : “Il est à l’aise et incroyablement serviable. Il veille à ce que personne ne manque de rien”. Complètement adapté à sa nouvelle vie kenyane, il prend sous son aile les nouveaux venus. Avec son aide, l’école Saint-Michael ne se contente pas de pourvoir aux besoins de ses enfants, mais les fait progresser, et essaie de les rendre plus autonomes.

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