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Adolescent chrétien assassiné : un élu pakistanais porte l’affaire au Parlement

PAKISTAN CHRISTIANS

Des chrétiens pakistanais assistent à la messe de Vendredi saint à l'église Saint-Pierre de Karachi, le 14 avril 2017.

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Fides / OPM - publié le 18/09/17
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Selon Fides, l’agence de presse des Œuvres pontificales missionnaires (OPM), Khalil George, un courageux élu chrétien tente de mobiliser ses confrères parlementaires pour prévenir de telles tragédies. Un combat de longue haleine.« Le cas de Sharon Masih est tragique et il s’agit d’une honte pour le pays. Il faut agir dans l’urgence. C’est pourquoi j’ai demandé à tous les membres de l’Assemblée nationale de repenser de manière prioritaire la question de la réforme des programmes scolaires au Pakistan et d’introduire dans toutes les écoles publiques, de tout niveau, le thème de l’harmonie interreligieuse en tant que matière » : c’est ce qu’a déclaré à l’agence Fides le parlementaire chrétien Khalil George qui a parlé le 12 septembre dernier devant le Parlement pakistanais du cas de lynchage ayant coûté la vie le 30 août dernier au jeune lycéen chrétien Sharon Masih, tué de la main de ses camarades de classe musulmans. Ainsi que l’a appris Fides, la question a été écoutée et discutée par les législateurs. L’épisode, note le parlementaire chrétien, « représente l’occasion de relancer la réforme du programme en vigueur dans les écoles ».

« L’intolérance et la haine religieuse envers les minorités sont instillées dans les esprits des élèves au travers des programmes. Ceux-ci devraient au contraire être empreints d’harmonie religieuse, laquelle constitue la base de la coexistence sociale » explique-t-il à Fides. Dans le cas de Sharon Masih, ajoute Khalil George, « des actions sévères doivent être entreprises contre les responsables et l’assassin doit être puni conformément à la loi ». En outre, Khalil George annonce qu’il présentera une question officielle visant à donner le nom de Sharon Masih au lycée dans lequel il a été lynché. « Par ailleurs, les parents de la victime, qui vivent pauvrement, doivent être soutenus par le gouvernement », note-t-il.

Nouveaux détails

De nouveaux détails concernant le lynchage de Sharon Masih émergent par ailleurs. Selon la reconstitution faite par des membres de la famille, l’un des prétextes utilisés par les élèves musulmans pour frapper Sharon Masih — seul élève chrétien dans une classe en comptant 70 – a été le fait « d’avoir utilisé pour boire de l’eau dans un verre employé par l’ensemble des autres élèves ». « Sharon Masih a été roué de coups et les enseignants n’ont rien fait pour mettre un terme à la violence », affirment-ils. L’un des enseignants présents ce jour-là dans l’établissement a indiqué à la police ne rien avoir vu parce qu’il « lisait un journal ».

La Pakistan Minorities Teachers Association a pris au sujet de ce lynchage une position forte, ainsi résumée à Fides par son président et fondateur, le professeur catholique Anjum James Paul. « Comme le confirment nos études, de nombreux manuels adoptés dans les écoles contiennent des expressions qui donnent une vision déformée et alimentent la haine et la discrimination envers les non musulmans. Nous cherchons actuellement à convaincre le gouvernement de modifier cette situation. Nous désirons contribuer à faire du Pakistan un État dans lequel les personnes appartenant aux minorités religieuses se sentent et vivent comme parties intégrantes de la nation ».



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