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D’où vient le nom des notes de musique ? 

Music score
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Caroline Becker - publié le 05/09/17
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Il a fallu attendre le Moyen Âge pour que l’Occident crée un système de notation qui facilite l’apprentissage de la musique. Et celui-ci est directement inspiré d’un célèbre chant grégorien.

Si depuis sa création, l’homme a toujours pratiqué la musique, il a fallu attendre des siècles avant que celle-ci soit clairement théorisée pour en faciliter l’usage. Dans l’Antiquité, il existait certes des systèmes de transcriptions musicales mais, certains, trop compliqués, n’ont pas perduré au fil du temps.

Or, à partir du IVe siècle, avec la multiplication des églises et des ordres monastiques chrétiens, le chant liturgique se développe abondamment. Seul bémol : la mélodie et le rythme ne sont transmis qu’oralement et entraînent des difficultés de mémorisations. Certains moines devaient attendre plusieurs années avant de pouvoir maîtriser l’intégralité des hymnes chantées. C’est donc dans le domaine religieux qu’un nouveau système de notation est née et il s’agit celui que nous connaissons aujourd’hui.

C’est un moine italien et professeur de musique, Guido d’Arezzo, qui a l’idée, au Xe siècle, de faciliter l’apprentissage de la musique en positionnant une syllabe sur chaque hauteur de note. Il décide également de fixer les notes sur une portée afin d’en faciliter l’écriture et la lecture.

Mais quelle syllabe choisir ?

Avec intelligence et dans un souci de pédagogie, il décide d’utiliser un chant grégorien célèbre : l’hymne de saint Jean-Baptiste. Cette hymne en latin, écrite par Paul Diacre, présente une particularité : elle monte d’un ton à chaque début de vers. Il décide alors d’associer, logiquement, chaque note de la gamme avec la première syllabe de chacun des vers, créant ainsi un moyen mnémotechnique idéal. Ainsi, lorsqu’on isole les premières syllabes de chaque vers, on a les six premières notes de la gamme : do, ré, mi, fa, sol, la. Ce système astucieux permet ainsi d’écrire les notes mais aussi de les reconnaître facilement.

Utqueant laxis
Resonare fibris
Mira gestorum
Famuli tuorum
Solve polluti
Labii reatum
Sancte Ionaes

Pour que puissent
résonner des cordes
détendues de nos lèvres
les merveilles de tes actions,
enlève le péché
de ton impur serviteur,
ô Saint Jean

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©
Gamme ascendante de do majeur.

Ce système a totalement révolutionné l’apprentissage de la musique, dispensant ainsi les artistes d’apprendre par cœur les chants. À l’époque, Guido d’Arezzo ne crée que six notes, du do jusqu’au la. Le si n’est apparu qu’au XVIIe siècle et tire son origine des initiales SJ du derniers vers. C’est aussi à la même époque que le ut se transforma en do car cette syllabe était trop difficile à chanter lors de vocalises. Le do serait inspiré de “Domine” qui signifie “Seigneur”.

Certains pays n’utilisent pas cette nouvelle dénomination et ont conservé un ancien système qui consistait à nommer les notes par les premières lettres de l’alphabet, héritée de la Grèce antique : A (la), B (si), C (do), D (), E (mi), F (fa) et G (sol). Cette méthode a perduré davantage dans les pays anglo-saxons et germaniques.



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