Et si un des secrets pour être heureux résidait dans la composition de la famille dans laquelle nous avons grandi ? Une étude intéressante montre qu’avoir au moins une soeur faciliterait l’accès au bonheur…Pendant l’enfance, la relation parents-enfant est déterminante dans la vie d’un individu, c’est ce qu’on appelle les relations “verticales”. Mais depuis quelques années, plusieurs professionnels ont rappelé par ailleurs l’importance également des relations “horizontales”, celles entre personnes d’une même fratrie. Ainsi, Lisbeth Von Benedek, psychanalyste et auteur de “Frères et sœurs pour la vie, l’empreinte de la fratrie sur nos relations adultes”, affirme : “Autant, mais autrement que les parents, nos frères et sœurs participent à la structuration de notre identité”. Propos appuyés par le professeur de psychologie André Renaud, qui certifie que les liens entretenus entre frères et sœurs conditionnent les futurs comportements et participent à la constitution de la personnalité des individus.
Les frères et sœurs nous enseignent notamment l’ambivalence, la possibilité d’aimer quelqu’un tout en l’enviant, le jalousant et en l’admirant. Ayant pris conscience de l’importance de ces relations sur le développement de l’adulte que nous sommes, le professeur Tony Cassidy, de l’Université d’Ulster en Irlande du Nord, a mené plusieurs études examinant l’impact de la structure familiale sur l’habilité des jeunes adultes à connaître le bonheur dans leur vie. Lors de son enquête “Structure familiale et santé mentale chez les jeunes adultes”, effectuée sur un échantillon de 708 personnes âgées de 18 à 21 ans, le professeur Cassidy en est venu à différentes conclusions, pour certaines surprenantes. En effet, il semblerait qu’avoir une ou des sœurs, augmenterait notre capacité à accéder au bonheur une fois à l’âge adulte, comparé aux personnes n’ayant que des frères. Voici quelques explications sur cette étude.
Plus d’optimisme et des relations plus solides
Dans un premier temps est ressorti de l’étude qu’avoir au moins une sœur permettrait d’être globalement plus optimiste dans la vie. Les personnes ayant une sœur ou plus font preuve d’une vision de la vie moins pessimiste et également d’une plus faible détresse psychologique. Ainsi les sœurs nous aideraient donc à voir la vie en rose ! Elles incitent aux échanges au sein de la famille et mettent en avant la parole. Les adultes ayant eu des sœurs seraient plus sociables et développeraient plus facilement des relations avec les autres que ceux n’ayant eu que des frères ou aucun des deux. Ils seraient plus enclins à détecter les sentiments des autres et à exprimer les leurs, ayant évolué dans un environnement propice au partage émotionnel.
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Plus de soutien et d’endurance face aux épreuves de la vie
On trouverait également au sein des familles composées d’au moins une fille, une cellule renforcée de soutien. En effet, cela serait lié au fait que les femmes encourageraient plus volontiers la conversation au sein de la famille, en temps normal comme en temps de coups durs. Ainsi, une sœur représenterait une oreille plus attentive qu’un frère, favoriserait la discussion lors d’un conflit et pourrait donc éviter les non-dits, sources régulières de batailles dans les familles.
Avec une sœur, on est plus à l’aise pour exprimer nos sentiments, il va sans dire qu’une sœur rappelle sans doute la figure maternelle qui rassure. Grâce à ces échanges favorisés, les individus se construisent une capacité plus élevée à endurer les épreuves que la vie nous impose et à les surmonter. L’étude démontre effectivement que les enfants issus de familles recomposées ou du moins dont les parents sont divorcés, montraient moins de séquelles à l’âge adulte lorsque la fratrie comportait au moins une fille que lorsqu’elle n’en comportait pas.
Les sœurs semblent aussi être de meilleurs médiateurs que les frères au sein des familles, ce qui aide à la résolution des problèmes, et montrent ainsi un exemple de diplomatie et de médiation pour leurs familles.
Favoriser la communication au maximum
Alors, allez-vous nous dire, comment peut-on faire, puisque nous ne choisissons pas nous-mêmes d’avoir ou non une/des sœur(s) ? Bien entendu, nous ne décidons pas du sexe de nos enfants, et nos parents n’ont pas choisi de nous donner une sœur ou non. Cependant, la recommandation du Professeur Cassidy à l’attention des familles composées uniquement de garçons, ou d’enfants uniques, est de favoriser au maximum la communication au sein de la famille. Il s’agit en effet de promouvoir l’expression des émotions de chacun, afin également d’apprendre à être à l’écoute de celles des autres, et de ses propres sentiments.
Quoi qu’il en soit, il semble sage de considérer ce conseil d’un point de vue général. Effectivement, avec ou sans frères et sœurs, l’essentiel, c’est de pouvoir s’exprimer de façon juste et libérée, afin de soulager nos consciences mais également de savoir entendre nos proches et d’établir des relations plus heureuses et équilibrées avec les autres dans nos vies quotidiennes.