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PMA sans père, injustice et homoparentalité : on reste dans la ligne de la loi Taubira

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Rémi Sentis - publié le 28/06/17
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L’avis favorable du Comité d’éthique à l’ouverture de la PMA aux couples lesbiens et aux femmes célibataires, rouvre le débat sur la filiation et l’homoparentalité. L’analyse de Rémi Sentis, directeur de recherche émérite, auteur de nombreux livres et publications scientifiques, président de l’Association des scientifiques chrétiens. Dans son avis, le Comité consultatif national d’éthique a mis en avant de façon symptomatique l’injustice qui serait faite à ces femmes qui vivent dans un « contexte homoparental » si l’on n’autorisait pas la procréation médicalement assistée (PMA) sans père. Pour lui, dans une société en mutation, « les cadres déontologiques de la médecine, comme ses limites et ses objectifs, évoluent également. Concevoir un enfant dans un contexte homoparental est un projet longuement réfléchi, concerté… le maintien du cadre légal actuel [réservant la PMA] aux couples formés d’un homme et d’une femme pourrait constituer une injustice de la part de la société à l’égard des demandeuses ». « Ces femmes font part d’un sentiment d’inégalité, voire d’injustice. »

Faisant fi de considérations éthiques et même déontologiques, l’avis en question met en avant la situation internationale (sous-entendu, comme nos voisins européens le font, pourquoi ne le ferions-nous pas ?), mais l’argument principal affiché est la « reconnaissance et l’institutionnalisation par la société de ce mode de procréation » par ces femmes. Car celles-ci manifestent « une souffrance » et la technique médicale doit les soulager. Comme pour la loi Taubira, la loi doit permettre d’institutionnaliser une situation de façon à ce que ces femmes soient « reconnues » par la société. La bien-pensance de nos élites va donc oblitérer le droit de l’enfant à bénéficier de l’altérité sexuelle de ces parents, car il faut absolument que ces femmes puissent faire famille.

C’est dit de façon bien enrobée, mais c’est exactement la position exprimée par les lobbies depuis la fin des législatives (il ne fallait pas en parler avant) : la PMA doit être autorisée aux lesbiennes au nom de leur « droit à fonder une famille ». Le postulat est qu’il ne faut pas discriminer l’homoparentalité (ce mot, inexistant dans notre vocabulaire il y a 20 ans, est employé 22 fois dans ce texte). Ce qui permettra aux médias et à nos élites auto-proclamées d’accuser d’homophobie ceux qui sont en désaccord.

Ruses sémantiques

Par ailleurs, on peut se demander pourquoi ouvrir maintenant cette boîte de Pandore (modifier la loi, mener des campagnes afin d’augmenter les dons de sperme, mobiliser du personnel médical, etc.) alors que beaucoup pratiquent de façon classique ce que l’on appelle des inséminations artisanales dans un cadre privé. Une très brève incise dévoile une des motivations : la PMA pour deux femmes doit permettre « à ce que l’une donne l’ovocyte et l’autre porte l’enfant ». On entrevoit alors tous les déséquilibres et les contentieux potentiels !

Enfin, dans cet avis, les auteurs n’hésitent pas à écrire que « les enfants de couples de femmes peuvent bénéficier d’une altérité des caractères et des positions parentales ». Pour se justifier, ils convoquent des études dites scientifiques pour affirmer que les enfants dans les familles homoparentales ne s’en sortent pas plus mal que les autres, mais on peut s’interroger sur le caractère scientifique d’études faites grâce à des organismes qui sont parties prenantes (comme l’étude intitulée « Homoparentalité, fonctionnement familial » qui a pour objectif de « mener une étude longitudinale de la socialisation et du développement des enfants qui grandissent actuellement au sein de familles homoparentales »).

Dans un sabir pseudo-scientifique, on lit que la fonction paternelle n’est pas « identique ni réductible à la différence des sexes, […] dans l’inconscient de l’enfant, le couple parental est formé d’un père et d’une mère plutôt que d’un homme et d’une femme ».

Curieuse affirmation de ces intellectuels qui prétendent connaître « l’inconscient de l’enfant » mais qui veulent surtout continuer à participer à la déconstruction de la famille — dans la ligne de la loi Taubira.

Il vaut mieux retrouver la simplicité de d’enfance et se souvenir que la loi est faite pour protéger les plus faibles : les enfants dont il faut garantir les droits.


BABY SHOOTERS
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