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Une astuce dans ma vie de maman pour grandir sur le chemin de sainteté

FEMME EN TRAIN DE PRIER
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Angie Windnagle - publié le 21/06/17
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Notre collègue américaine nous raconte comment elle en est venue à faire chaque soir un rituel spirituel tout simple, qui a changé sa vie de couple ! Et il n’est pas destiné qu’aux femmes : nos maris peuvent aussi en prendre bonne note…

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Mon petit dernier n’a pas encore 3 ans, mais il adore faire des coloriages (après avoir testé si le feutre était mangeable ou non, bien sûr). Avant de se lancer, il se concentre, penche sa petite tête et tient fermement son crayon comme s’il était sur le point de créer un chef-d’œuvre. Après le premier coup de crayon, son corps se relâche et le feutre court sur le papier, traçant des lignes dans tous les sens, un vrai dessin de bébé. Je trouve cela fascinant, car il est juste en train d’imiter ses frères. Maman de 3 enfants (bientôt 4), je les observe et je vois l’évolution qui les fait passer des gros traits tracés au hasard à des dessins plus précis, à des gestes plus contrôlés. Et cela ne concerne évidemment pas que le coloriage, mais tous leurs apprentissages de la vie. Ils s’ajustent petit à petit pour devenir des grands, et je trouve cela fantastique à observer.

Quand je me suis mariée, mon cœur était empli de la même ténacité que mon fils. Je me disais : “C’est bon, au boulot, je sais ce que j’ai à faire pour y arriver”. À l’image de mon fils, j’avais hâte de faire comme les merveilleux couples que je voyais évoluer sous mes yeux. Je crois que j’étais alors loin de mesurer l’investissement nécessaire à la création du chef-d’œuvre qu’est le mariage. A ce moment- là, j’étais simplement heureuse d’avoir sauté le pas.

Comme tous les couples, nous avons mûri. Et tout comme mon fils cadet de 3 ans, ce n’est plus très excitant de faire des traits de couleur quand on voit les autres faire des œuvres d’art, alors qu’on en est soi-même encore au stade où on a du mal à ne pas dépasser. Je voulais un mariage empreint de sainteté, un amour durable et profond. Mais j’avais l’impression d’être bloquée quelque part à mi-chemin, et j’en étais frustrée…

Je priais régulièrement et faisais un bref examen de conscience tous les soirs, passant ma journée en revue, cherchant à pardonner, priant pour faire mieux le lendemain. Mais je sentais qu’il fallait que j’aille plus en profondeur, que je cherche un moyen de rendre compte de ma manière de vivre ma vocation du mariage, et pas seulement une petite vie honnête.

Je cherchais quelque chose qui me stimule, et qui m’apprenne à “bien colorier”, pour que je puisse m’atteler à ce chef-d’œuvre vers lequel je tendais. À cette époque, je lisais l’ouvrage de Sainte Mère Teresa, Viens, sois ma lumière. Dans un passage de la fin, elle médite sur des vœux ou des promesses particulières faites au cours de sa vie. Elle réfléchit ensuite sur sa façon de vivre sa foi jour après jour, en se posant diverses questions. Ses réponses sont brutes et honnêtes. Elle ne cherchait jamais à se justifier et assumait pleinement ses responsabilités.

Cette lecture me fit aspirer à une réflexion semblable sur ma propre vocation d’épouse. Je ne voulais plus simplement me contenter d’avoir le sentiment de bien faire et de suivre les commandements, je voulais aller plus loin et essayer de comprendre mes imperfections, afin de parvenir à devenir une meilleure personne et une meilleure épouse.

Je pris alors l’habitude de faire un véritable examen de conscience. Si vous n’avez jamais prié selon ce schéma, sachez que l’examen de conscience est une forme plus approfondie, plus pointue du petit examen que l’on peut faire chaque soir. C’est comme l’enfant qui apprend à ne pas dépasser de son coloriage plutôt que de juste mettre des couleurs sur une feuille.

Un tel examen met l’accent sur un aspect spécifique de notre vie ou sur un point de spiritualité précis. Il nous aide à creuser certaines choses et ainsi mettre à nu ce qui nous empêche d’aimer comme Dieu voudrait qu’on aime. Nombreux sont les saints à avoir conseillé cette pratique, pour une vie de prière fructueuse. L’idée est de se dégager un temps de prière et de balayer un certain nombre de questions et de réflexions, posément, en ouvrant son cœur. Les questions ou les éléments qui guident la réflexion portent généralement sur une vertu en particulier que l’on souhaite travailler.

En répondant à ces questions, on peut mettre au jour des points sur lesquels on a échoué et ainsi demander pardon, avec la détermination d’essayer de grandir dans ce domaine. Après quelques années d’égoïsme dues à un refus d’admettre nos propres faiblesses et à s’accuser l’un l’autre avec mon mari, j’avais besoin de ce genre d’exercice. Nous étions à cran, blessés, et cherchions plus à nous protéger qu’à essayer de pardonner ou de cheminer vers la sainteté ensemble. Bien que nous continuions à prier ensemble ainsi que l’un pour l’autre, nous n’allions pas assez loin spirituellement, nous n’étions pas assez déterminés à grandir en vertu. Je me suis alors mise à poser certaines questions dans mon cœur concernant mon mariage et mes façons d’agir, dans le même esprit que les écrits de Mère Teresa :

– Quand je parle à mon mari, est-ce que j’emploie des mots emprunts de bonté, de beauté ? Mes paroles sont-elles agréables et belles ? Ou est-ce que je dis des mots qui jugent, qui condamnent, qui blessent ?

– Me suis-je plainte de mon mari (intérieurement ou tout haut) ?

– Est-ce que je fais part à des tiers d’informations concernant mon conjoint qui ne devraient pas être partagées ? Particulièrement des manquements, des erreurs ?

– Est-ce que je reproche à mon mari mes propres fautes ?

– Est-ce que je fais preuve d’orgueil quand mon mari a des reproches à me faire ou est-ce que j’accepte facilement mes torts ?

Ces quelques questions initiales évoluèrent et donnèrent lieu à la rédaction d’un examen quotidien plus complet, qui m’aide à me recentrer sur la volonté de Dieu pour ma vie, sur la sainteté dans ma vocation. Pour faire cet examen, je prends la liste de questions, et je trouve un moment pour prier au calme avant d’aller me coucher. Je commence par demander la grâce. Puis, je prie à l’aide des questions, en prenant le temps. Parfois certaines questions font référence à des points que je n’ai pas besoin de travailler sur le moment, donc je ne m’attarde pas sur celles-là.

Mais l’Esprit Saint sait très bien comment mettre dans mon cœur les questions sur lesquelles je dois méditer, les domaines où j’ai besoin d’évoluer. Si la semaine a été longue et que j’ai mal parlé à mon mari, je prends le temps de m’arrêter là-dessus, de demander le pardon de Dieu, ainsi que sa grâce pour que je demande pardon à mon mari et que j’arrive à m’améliorer. Mon mari fait sensiblement le même examen de son côté, et cherche ainsi à grandir en tant qu’époux.

Sur le plan spirituel, cela nous a donné la possibilité de nous détacher de nos égoïsmes, de rediriger nos cœurs vers le ciel et l’un vers l’autre. C’est devenu comme un “check-up” pour notre mariage – nous pouvons nous reporter à cet examen quand nous en ressentons le besoin, voir quels sont les points sur lesquels nous avons évolué, et trouver des moyens d’aimer mieux. Cela nous a appris à grandir en compassion, en compréhension mutuelle, en patience, en amour.

Saint François de Sales mentionne plusieurs examens différents visant à préparer une âme pour la confession dans son livre Introduction à la vie dévote. Fr. Michael Gaitley évoque, lui, une forme plus simple, dans laquelle le lecteur est amené à répondre à une série de questions sur la miséricorde, dans Consoler le cœur de Jésus. Ma propre vision d’un examen pour une personne mariée s’appuie, pour le fond et pour la forme, sur ceux que l’on peut trouver dans le Livre de prières catholiques de Fr. John Hardon.

Ces examens de conscience sont-ils obligatoires ? Non, bien sûr. Mais effectuer ce rituel, même ponctuellement, peut constituer une véritable oasis de grâces pendant des périodes difficiles ou des périodes de construction. Faire cet examen difficile mais nécessaire de nos fautes et toujours chercher à vivre pleinement notre vocation en ayant la volonté d’apprendre et en priant intensément, est un moyen de grandir spirituellement. Nous cheminons vers la sainteté sur la voie que Dieu a tracée pour nous.

Mon mariage est très loin d’être un chef-d’œuvre comme j’ai pu en voir autour de moi, je suis encore bien loin de la sainteté à laquelle j’aspire, mais faire cet examen spécifique à ma vocation de femme mariée a indéniablement porté ses fruits. Alors que je dévoile de plus en plus mes zones d’ombre, je sens la lumière et la guérison s’ancrer de plus en plus profondément dans mon mariage.

> Cet article est une traduction de la version américaine d’Aleteia.

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