Des sciences les plus académiques aux techniques du quotidien les plus insolites, nombreux sont les champs où les prêtres ont su faire fructifier leurs nombreux talents, au-delà de leurs ministères.
L’héliocentrisme
Nicolas Copernic (1473-1543) est un moine et astronome polonais reconnu comme le premier penseur moderne à avoir envisagé que la Terre tourne autour du Soleil, et non l’inverse. Après des études d’arts à l’Université de Cracovie, il étudie découvre la médecine, les mathématiques et surtout l’astronomie à l’université de Bologne (Italie). Sa théorie astronomique nommée « héliocentrisme » révolutionne les conceptions antiques et médiévales de l’univers. L’Église catholique en acceptera définitivement le principe l’idée en 1830.
Le “big bang”
Georges Lemaître, (1894-1966) est un chanoine belge, astronome et physicien. Sa “théorie de l’atome primitif”, qui décrit un univers commençant par une singularité initiale visant à expliquer l’origine de l’univers, constitue le fondement de la théorie du Big Bang. En 1960, Jean XXIII le nomme président de l’Académie pontificale des Sciences.
Les lunettes de vue
Roger Bacon (1214-1292), est considéré comme le plus grand linguiste de son temps, on l’appelle aussi le “docteur admirable” pour son érudition. Né en Angleterre dans le Dorsetshire, il étudie les arts à Oxford puis à Paris et finit par rentrer chez les franciscains. Il invente tour à tour la pompe à air, la chambre obscure et la poudre à canon. Philosophe, savant et alchimiste, il est un des fondateurs de l’optique premier inventeur des lunettes pour presbytes et il décrira avec précision le mécanisme de l’œil. Louis Figuier, dans “Vies et savants illustres” dira de lui que “Ce moine, méconnu et horriblement persécuté pendant sa vie, est la plus grande figure scientifique du Moyen Âge. C’est le génie le plus vaste et le plus complet qui, dans cette longue période, se soit produit en Europe”.
Le champagne
Pierre Pérignon (1638-1715) est un moine bénédictin, cellérier du monastère d’Hautvillers, près d’Épernay. Il était en charge du contrôle des vignes et des pressoirs de l’abbaye. Celui que l’on a surnommé “Dom Pérignon” aurait découvert la méthode contrôlée pour faire mousser le vin de Champagne en bouteille, aussi appelée la « méthode champenoise ». Il aurait surtout joué un rôle majeur dans le développement de l’art de l’assemblage.
La radiesthésie
L’abbé Bouly (1865-1958) se découvre un talent de sourcier, don qui consiste à repérer les nappes d’eau souterraines, et à en évaluer la profondeur et l’importance. Il invente alors le mot de “radiesthésie”, composé du latin radius, “baguette”, “rayon lumineux”, et du suffixe -esthésie (tiré du grec, “sensation”, “perception”). Après la première guerre mondiale, le ministère de la Guerre fait appel à ses services, pour détecter les obus non éclatés sur les champs de bataille de Champagne, de l’Aisne et de l’Artois, ce qui lui vaudra d’être décoré de la Légion d’honneur en 1950 pour services rendus à la Nation.
La clémentine
Vital Rodier (1839-1904) est devenu frère Marie-Clément quand il entra chez les Frères de l’Annonciation avant de partir comme missionnaire pour l’Algérie où il deviendra par la suite père spiritain. Responsable d’une pépinière d’une vingtaine d’hectares près d’Oran il fit une découverte étonnante par le croisement du mandarinier et du bigaradier. Entre les rosiers et les pieds d’agrumes, don Clément crée (ou découvre via pollinisation) un hybride d’abord baptisé “mandarinette”, une sorte de mandarine sans pépin et de couleur plus éclatante. Par cette découverte et le développement qu’il en fit, il obtient la médaille d’or de la société d’agriculture d’Algérie et vingt ans après sa mort, cette même société d’agriculture baptisera la mandarinette en “clémentine”.
Le four solaire
Le père Manuel Gomes (1868-1933), surnommé “Padre Himalaya”, construit en 1900 le plus grand four solaire de l’époque, de plus de 7 m de diamètre, grâce auquel il atteint pour la première fois une température de 1500 degrés , permettant notamment la fusion du fer. Son objectif était d’obtenir des azotes fertilisantes chimiques pour l’agriculture, ce qui était depuis longtemps une préoccupation de l’industrie.
La cafetière
Jean Baptiste de Belloy (1709-1808) est évêque de Marseille, archevêque de Paris et cardinal. Vers 1800, il invente le système de la percolation du café, qui était jusqu’à cette époque infusé. Cette invention donnera naissance à la cafetière.
Le ralenti
August Musger (1868-1929) est un prêtre et physicien autrichien. Il est surtout connu pour avoir inventé le ralenti, qui permet un effet spécial pour les prises de vues ou en léger différé, pour le cinéma et la télévision.
Le tékaphone
Le père Pierre Kaelin (1913-1995) est un enseignant, chef de chœur, compositeur et inventeur français. En 1947, il crée le tékaphone, qu’il présentera à Lausanne et à New York. Cet appareil, qui permet de récupérer et synchroniser des enregistrements audio, est l’ancêtre du répondeur téléphonique. Il mettra également au point des systèmes de vote par boutons. On dit du père Kaelin qu’il avait une idée à chaque pas… et que s’il avait un soir de libre, il en profitait pour fonder un chœur.