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Les titres religieux dont héritera Emmanuel Macron

SAINT JEAN DE LATRAN

Saint Jean de Latran, à Rome (Italie).

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Isabelle Cousturié ✝ - publié le 10/05/17
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Le nouveau président de la République les boudera-t-il comme son prédécesseur ?

Le nouveau président de la République les boudera-t-il comme son prédécesseur ?

En devenant le nouveau président de la république Française, Emmanuel Macron, comme ses prédécesseurs, bénéficiera de divers titres honorifiques dont certains religieux, comme celui de “premier et unique chanoine honoraire de l’archi-basilique de Saint-Jean-de-Latran”, à Rome, considérée comme la mère de toutes les églises de Rome et du monde. Un titre donc très prestigieux, hérité des rois de France, remis à l’honneur par René Coty en 1957, après de longues années d’oubli. Mais certains chefs d’État, comme Georges Pompidou, François Mitterrand et François Hollande, ont continué à le bouder, contrairement au général de Gaulle (1967), Valéry Giscard d’Estaing (1978 ), Jacques Chirac (1996) et Nicolas Sarkozy (2007) qui sont venus à Rome prendre possession de leur titre.

Dans quels pas de ses prédécesseurs, le nouveau président français, Emmanuel Macron, décidera-t-il de marcher, lui qui dit être “redevenu agnostique” après avoir demandé le baptême à 12 ans, et qui ne dit jamais de mal de l’Église ? Saura-t-il se démarquer de ce qui est vu comme “de bon ton” dans la classe politique, en rendant visite à cette “vieille tante qu’il n’aurait pas vue depuis longtemps, qui est sortie de sa vie mais pour qui il garde une ancienne affection”, comme dit de lui le journaliste Samuel Pruvot, en décrivant les rapports entre le jeune président et l’Église, après l’avoir rencontré pendant la campagne électorale.

Tant de privilèges toujours actifs

Le chef de l’État français détient ce privilège, avec celui de pouvoir entrer à cheval dans la basilique, depuis 1604. La tradition remonte en fait à Louis XI (1482), mais c’est effectivement Henri IV, de religion protestante, qui décida de la renouveler après sa conversion au catholicisme, faisant don à la basilique Saint-Jean-de-Latran, la basilique du Pape, de l’abbaye bénédictine Saint-Pierre de Clairac – considérée “le creuset des idées de la réforme” puis “citadelle du protestantisme” — dans le Lot-et-Garonne. En signe de gratitude, la cathédrale du Pape s’engageait chaque année à célébrer le 13 décembre – jour anniversaire du roi – une messe “à l’intention du bonheur et de la prospérité de la France” — Pro felici ac prospero statu Galliae.

Mais le président de la République hérite d’autres titres honorifiques religieux comme celui de proto-chanoine de la cathédrale d’Embrun, donné pour la première fois à Louis XIII, et dont seul le général de Gaule était venu prendre possession. Il a également droit au titre de “chanoine honoraire de la cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne”, depuis François Ier, et de “proto-chanoine de la basilique Notre-Dame de Cléry”, dans le Loiret, concédé à Louis XI par le pape Sixte IV. Mais encore, de par leur fonction à le tête de l’État français, les présidents héritent du titre de chanoine ad honores de Saint-Hilaire de Potiers, de Saint-Julien du Mans, de Saint-Martin de Tour, de Saint-Maurice d’Angers, de Saint-Jean de Lyon, de Saint-Étienne de Chalons et de Saint-Germain-des-Prés à Paris. Cela dit, aucun président de la République n’est jamais allé recevoir ses insignes.

Et enfin une charge honorifique que beaucoup ignore et qui existait il n’y encore pas si longtemps : celle de représenter le Saint-Siège lorsqu’il fallait remettre au nonce sa barrette cardinalice si celui-ci était créé cardinal. Vincent Auriol le fit pour le cardinal Roncalli (futur Jean XXIII) en 1957 et le général de Gaulle pour le cardinal Marella, en 1959. Aujourd’hui le Pape impose lui-même les barrettes aux cardinaux lors d’un consistoire.

Pas une, mais deux… messes !

Et hasard de calendrier, l’élection d’Emmanuel Macron tombe à quelques jours d’une autre messe importante en l’honneur de la France, chaque année, en plus de celle du 13 décembre : le jour de la Sainte-Pétronille, reconnue depuis Charlemagne comme patronne des rois de France à Rome. Cette année, rapporte l’agence I.Media, le jour de la fête (31 mai) coïncidant avec l’audience générale du mercredi, la messe est anticipée au 30 mai. Elle sera célébrée à la basilique Saint-Pierre, par Mgr Jean Lafitte, prélat de l’Ordre souverain de Malte, dans la chapelle latérale droite dédiée à la sainte. Pétronille, vierge romaine martyre au Ier siècle baptisée par saint Pierre, est considérée comme la fille spirituelle de saint Pierre.

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