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L’art de bien gouverner selon saint Louis

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Jean-Baptiste Noé - publié le 01/05/17 - mis à jour le 04/04/22
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Saint et souverain, Louis IX est l’une des plus grandes figures de l’art politique français. Roi de justice et roi de guerre, sa main ne tremblait pas, toujours au service de la paix. Son gouvernement demeure un modèle pour tous les hommes politiques.

Saint Louis est l’exemple même du roi chrétien tel qu’on le concevait à l’époque médiévale. Un roi qui construit la cité de Dieu sur la terre pour amener son peuple vers la Jérusalem céleste. Un roi dont les modèles sont donnés dans l’Ancien Testament (David et Salomon) et qui est aussi un roi chevalier.

Saint Louis ne serait pas saint s’il n’avait pas été un homme de foi. On connaît sa vie de prière, sa présence quotidienne à la messe, sa dévotion pour les reliques. Sa volonté de rapporter en France les reliques de la passion du Christ procède de cette immense dévotion. Venu les accueillir lors de leur arrivée dans le royaume, il les avait accompagnées jusqu’à son palais, où il avait fait édifier un écrin de pierre pour les y garder : la Sainte-Chapelle.

Le roi de justice

Parmi les attributs du roi figure la main de justice. Le roi exerce la justice de l’État, en une époque où plusieurs cours judiciaires peuvent cohabiter : justice royale, seigneuriale, ecclésiale… L’image désormais classique du roi sous le chêne de Vincennes rendant la justice à qui le lui demande, est due à Joinville, son célèbre biographe. Rendre la justice, c’est aussi réformer et moderniser le royaume. Pour cela, saint Louis a fait conduire des enquêtes qui lui ont permis d’en mieux saisir la complexité. Il a aussi mené une lutte intense contre la corruption des officiers.

Le roi d'une doctrine économique

Saint Louis lutte contre l’usure, qui est interdite et punie d’excommunication (conciles de Latran III -1179- et Latran IV -1215). L’usure ne doit toutefois pas être confondue avec le prêt à intérêt, qui est autorisé, le Christ lui-même en faisant l’apologie dans la parabole des talents. Les théologiens acceptent de rémunérer le temps où l’argent est prêté et le risque encouru par le prêteur. Encore faut-il que cet intérêt soit juste, c'est-à-dire modéré. L’usure, en revanche, est un prêt accordé à des taux exagérés. En combattant lui aussi l’usure, et donc en intervenant dans la vie économique, saint Louis vise à combattre l’injustice et à rétablir l’ordre dans son royaume.

Le roi guérisseur

La charité du roi se vit également dans ses fonctions thaumaturgiques. Comme tous les rois de France, saint Louis peut guérir les écrouelles. Le roi guérisseur donne aussi de fortes sommes d’argent, tirées de sa cassette personnelle, pour financer des hôpitaux, dont l’hôpital des Quinze-Vingts, fondé en 1260 à Paris.

Le roi guerrier

Le roi de France est également un chef militaire. À côté de la main de justice, le souverain tient aussi l’épée. La guerre vise à restaurer un ordre brisé, à réparer une injustice, à rétablir la paix. Saint Louis reprend à son compte les efforts de l’Église pour établir la paix en Occident, notamment en évitant les batailles le dimanche, en interdisant les tournois, et en laissant les civils en dehors de la guerre. Dans cette optique, la guerre n’est pas vue comme l’absence de paix, mais comme le moyen de rétablir la paix, notamment en rétablissant la justice.

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