Des matières premières naturelles et pures composent les huiles destinées à l'onction des catéchumènes, des malades et des baptisés. Les deux premières, destinées aux catéchumènes et aux malades, ont pour support une simple huile d'olive pressée à froid sur laquelle est prononcée une bénédiction spécifique. Symbole de vigueur, elle accorde force et intelligence aux futurs baptisés et soulage le corps, l'âme et l'esprit des malades. La fabrication du chrême obéit, quant à elle, à des règles plus précises. La première étape est un mélange d'huile d'olive et de baume : une résine aromatique importée d'Orient ou du Pérou, chauffée au bain marie. Cette base reçoit ensuite trois essences parfumées : la lavande, le serpolet et le romarin. Cette "fabrication" est un rite à part entière, souvent accompli au cours de la célébration, même s'il peut aussi l'être avant. Après avoir procédé à l'association des substances, l'évêque souffle sur le chrême, avant d'invoquer sur lui la puissance de l'Esprit. La messe chrismale est célébrée par l’évêque, car c’est lui qui est "à la source" des sacrements pour son Église diocésaine. Il célèbre cette cérémonie avec tous les prêtres de son diocèse qui le peuvent, manifestant ainsi l’unité du « presbyterium ».
Deux bénédictions, une consécration
C'est bien cette différence qu'il faut saisir : alors que les huiles sont bénies, le chrême est consacré. Deux choix sont possibles pour le rituel. Il peut se faire après la rénovation des promesses par les prêtres et diacres ou au cours de la prière eucharistique. Génuflexion ou inclination, la tradition et les usages au sein de l'Église reconnaît au chrême un caractère sacré particulier : il porte la présence et la puissance de l'Esprit saint, qui confère les grâces indélébiles propres à trois sacrements. Le chrême est en effet utilisé pour les sacrements dits "à caractère" : baptême et confirmation qui configurent le chrétien au Christ, Fils du Père, mais aussi l'ordre, qui configure diacres, prêtres et évêques au Christ souverain prêtre. Cette onction de chrême s'étend ponctuellement aux objets de culte : autels, croix calices et icônes, à l'occasion de leur consécration.