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Divorcés-remariés : “Miséricorde ne veut pas dire renoncer aux commandements de Dieu”

Marinella Bandini - publié le 22/03/16

Mise au point du cardinal Müller avant la publication de l’exhortation apostolique post-synodale du Pape sur la famille.La doctrine de l’Église sur la famille ne change pas. En attendant la publication de l’Exhortation apostolique post-synodale du Pape, le cardinal Gerhard L. Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, s’apprête à sortir un livre-entretien intitulé “Rapport sur l’espérance” écrit avec le prêtre et journaliste espagnol Carlos Granados, directeur général de la Bac (Bibliothèque d’auteurs chrétiens). La revue espagnole pro-vie “Actuall” a diffusé quelques extraits sur la famille, qui occupe l’un des quatre chapitres de ce livre. La communion aux divorcés-remariés est encore une fois le sujet brûlant. La raison pour laquelle ces personnes ne peuvent pas recevoir la communion, explique le cardinal, réside dans “la nature même du droit divin de l’indissolubilité du mariage”, et c’est pourquoi le synode, “a beaucoup insisté sur cette impossibilité”. Miséricorde ne veut pas dire “renoncer aux commandements de Dieu ou trouver une justification pour les suspendre ou les rendre nuls”. “Vas et ne pèche plus”, dit Jésus à la femme adultère après l’avoir traitée avec grande miséricorde, rappelle le cardinal.

L’exemple de la femme adultère

Le cardinal Müller tient beaucoup à cet exemple et pense que c’est plutôt de là que devraient partir les pasteurs appelés à “accueillir et accompagner les divorcés-remariés avec délicatesse et chaleur”, pour qu’ils s’intègrent dans la vie ordinaire de l’Église. À ceux qui pensent que la position de l’Église sur la morale sexuelle n’est pas réaliste, le cardinal Müller répond : “Le plus grand des scandales pour l’Église ne serait pas d’avoir en son sein des pécheurs, mais d’arrêter d’appeler par son nom la différence entre le bien et le mal et de la relativiser ; d’arrêter d’expliquer ce qu’est le péché ou prétendre de le justifier sous prétexte d’une plus grande proximité et miséricorde envers le pécheur”.

Ainsi, dans le mariage, “nous pouvons échouer dans notre vie commune, dans nos attentes humaines, mais l’action de Dieu, le sacrement en tant que tel, lui, n’échoue pas”, souligne le chef du dicastère pour la doctrine de la foi. Le mariage “n’est pas un idéal, un reflet de mon désir, comme un enfant qui veut devenir astronaute… les idéaux sont souvent irréalisables”. Le mariage “est une réalité reçue de Dieu” et sa fin “non seulement n’est pas naturelle, mais surnaturelle : la sanctification des époux et de la vie”.

L’idéologie du gender

Le cardinal Müller aborde aussi la question de l’idéologie du gender (ou du genre), dénonçant une véritable “colonisation idéologique”, selon l’expression du pape François. La question qu’il pose est la suivante : “Peut-on bâtir une société sans respecter les différences entre l’homme et la femme ?”. En poursuivant cet objectif, conclut-il, nous sommes comme Adam et Eve : nous nous mettons à la place de Dieu et nous désignons nous-mêmes ce qui est bien et ce qui est mal.

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