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Apprentis d’Auteuil : 150 ans d’écoute et de dialogue au service de la protection des enfants

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Violaine Plagnol - publié le 21/03/16
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Acteur engagé de la prévention et de la protection de l’enfance, Apprentis d’Auteuil fête son 150ème anniversaire.Très investie dans la réussite scolaire, l’insertion professionnelle et l’insertion sociale des 18-25 ans, la fondation catholique reconnue d’utilité publique gère notamment 56 maisons d’enfants à caractère social (mecs) en France. Les enfants y retrouvent sécurité et estime de soi grâce à l’écoute et au dialogue. Reportage dans l’une d’entre elle, la maison Joseph Wresinski de Creil dans l’Oise.

“Avant j’étais une fille impulsive, je ne savais pas parler, la seule réponse que je savais faire c’était de taper. Mon année de seconde a été catastrophique mais aujourd’hui je suis première de ma classe de terminale, avec des félicitations !”raconte fièrement Annie. Après avoir été placée sur décision judiciaire, la jeune fille de 17 ans vit depuis trois ans à la maison d’enfants à caractère social (Mecs) Joseph Wresinski de Creil dans l’Oise.

Hassan Bilal, 18 ans, lui, est plus réservé. Menu, discret, d’une voix fluette il se souvient de son arrivée en France à l’âge de 15 ans, seul, débarqué du Pakistan… “Je ne comprenais rien, je ne parlais pas français.” Il est alors accueilli à la Mecs de Creil dans le cadre du dispositif de protection de l’enfance, en tant que mineur étranger isolé. Aujourd’hui, ses mots s’entrechoquent parfois mais son français est fluide. Élève volontaire et assidu, il est en deuxième année d’apprentissage en boulangerie, avec une promesse d’embauche à la clé.

Créer du lien

À l’instar de Annie et Bilal, ils sont 34 enfants, de 11 à 19 ans à vivre à Creil dans la maison Joseph Wresinski de la fondation Apprentis d’Auteuil. Ils y ont été accueillis soit à la demande de leur famille en situation de grande difficulté, soit sur ordre du juge pour les protéger de violences ou de maltraitances physiques ou psychologiques…  “Notre rôle consiste en une prise en charge globale des enfants. Nous les accompagnons en matière de santé, de scolarité, de projets d’avenir…”, explique avec conviction Brahim Lahnine, directeur adjoint de l’établissement. “Mais l’essentiel, reste avant tout de les aider à créer du lien” insiste-t-il.

Être à l’écoute

C’est à travers les gestes de la vie quotidienne comme la cuisine, le ménage, le bricolage, les sorties, les joies et les disputes… que petit à petit l’équipe de la Maison Joseph Wresinski enseigne aux enfants et aux adolescents à reprendre confiance en eux. À regagner de l’estime de soi. À redonner confiance à l’adulte dont ils ont subi les mensonges, les violences, ou encore l’indifférence.

Ici, c’est un lieu de vie, où 365 jours par an, de jour comme de nuit, les éducateurs et éducatrices, surveillant(e)s de nuit, maîtresses de maison, secrétaire, psychologue, animatrice pastorale ou directeur sont à l’écoute. “Nous ne sommes pas là pour offrir une prestation hôtelière. Nous travaillons essentiellement sur les relations humaines, le lien, le dialogue, la parole, l’écoute” souligne Brahim Lahnine. “On ne travaille pas avec des cartons ou des machines-outils, c’est l’humain qui fait la société”.

Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage… Brahim Lahnine le formule à sa façon : “Le métier d’éducateur, c’est un jour sans fin ! Chaque matin il faut recommencer, répéter…” Et bien sûr, une fois les difficultés et découragements surmontés, patience et persévérance finissent toujours par donner du fruit. “Je les remercie de ne pas m’avoir laissée couler malgré le comportement que j’ai eu envers eux. Ils ont cru en moi, c’est ça qui m’a donné envie d’avancer et d’être ce que je suis aujourd’hui. Et je pense être quelqu’un de bien !” confie Annie dans un grand éclat de rire !

 

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