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Au moins 16 personnes, dont quatre religieuses catholiques indiennes, ont été tuées ce vendredi matin au Yémen quand quatre hommes armés non identifiés ont fait irruption dans le complexe des missionnaires de la charité, à Aden, dans le sud du pays, tuant tous les employés qu’ils trouvaient sur leur chemin. Un prêtre salésien résidant dans la maison a été kidnappé et la supérieure de la maison, qui avait réussi à se cacher, retrouvée vivante, mais en état de choc.
Une attaque ciblée
Dans une première réaction à l’agence Asianews, Mgr Paul Hinder, vicaire apostolique de l’Arabie du sud, l’attaque était dirigée contre les religieuses. Selon d’autres témoignages recueillis sur place, les attaquants étaient des "extrémistes", appartenant probablement au groupe État islamique (EI) qui gagnerait du terrain à Aden depuis plusieurs mois. Mais aucun groupe n'a pour l'instant revendiqué l'attaque.
Les victimes sont sœur Anselm, d’origine indienne, sœur Marguerite du Rwanda, sœur Judith du Kenya et sœur Reginette originaire du Rwanda, ainsi que 10 laïcs employés dans la maison qui accueille quelque 80 personnes âgées et des handicapés. Le prêtre kidnappé est le père Tom Uzhunnalil, un salésien qui vit dans la structure et se trouvait dans la chapelle au moment de l’attaque.
Pour Mgr Hinder le "signal est clair" : il s’agit de quelque chose qui a à voir avec la religion. "Nous savions que la situation était difficile, confie-t-il à la presse, mais les sœurs – déjà victimes d’attaques ciblées – avaient décidé de rester, estimant que cela faisait partie de leur charisme." En juillet 1998, trois religieuses de l’ordre des Missionnaires de la charité, fondé par Mère Teresa de Calcutta, furent tuées par un homme armé alors qu’elles sortaient de l’hôpital d’ Hodeïda, sur les rives de la Mer Rouge. Les autorités de Sanaa affirmèrent à l’époque que l’agresseur était un "déséquilibré saoudite".
Multiplication des attentats
La guerre civile yéménite a scindé le pays en deux, le nord contrôlé par les rebelles et le sud contrôlé par le gouvernement reconnu par la communauté internationale. A Aden, reprise aux rebelles Houthis en juillet 2015 et proclamée capitale provisoire du Yémen, Al-Qaïda et l'EI multiplient les attentats en particulier contre les représentants de l'Etat et les forces de sécurité. Lundi dernier, un attentat suicide à la voiture piégée dans le même quartier résidentiel de Cheikh Othman, où se trouve le couvent des missionnaires, a fait quatre morts et cinq blessés, selon un responsable de la sécurité.
Le conflit a fait au moins 6200 victimes civiles et des dizaines de milliers de morts, alors que plus de 2 millions et demi de personnes ont été chassées de leurs maisons. Un an après le début de la campagne militaire de la coalition menée par l'Arabie saoudite, "la situation humanitaire est devenue effroyable", souligne Action contre la Faim, une des rares ONG présentes dans le pays.