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Saint Paul par lui-même

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Jacques Gauthier - publié le 25/01/16
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Et si l'apôtre des Gentils se présentait lui-même en ce 25 janvier où l'Église catholique célèbre sa conversion...

C'est facile à imaginer puisqu'il s'exprime souvent au "je" dans ses épîtres. Jacques Gauthier n'a qu'à cueillir ces perles biographiques. En voici des extraits tirés du dernier chapitre de son livre Jésus raconté par ses proches.

Je suis Juif, né à Tarse en Cilicie, mais j’ai grandi à Jérusalem. Circoncis dès le huitième jour, j’appartiens à la race d'Israël, de la tribu de Benjamin. Hébreu fils d'Hébreux, c'est aux pieds de l’illustre rabbi Gamaliel que j'ai été formé à l'exacte observance de la Loi de nos pères. Quant à la Loi, j’étais un pharisien ; quant au zèle, un persécuteur de l'Église ; quant à la justice que pouvait donner la Loi, un homme irréprochable. Mais tous ces avantages dont j'étais pourvu, je les ai considérés comme un désavantage à cause du Christ.

Il a tout mis à l’envers dans ma vie, ou à l’endroit. Comment ai-je pu prendre son enseignement au pied de la lettre, à contre-courant des mouvements spontanés de ma culture, si lui-même ne m’avait pas séduit pour vivre en moi plus que moi-même ? Moi, impeccable dans la pratique des commandements, sûr de la vérité, m'illustrant par mes progrès dans le judaïsme, j’ai été retourné par la grâce du Christ ressuscité sur le chemin de Damas. Depuis ce jour, j’aspire à lui devenir conforme dans sa mort, afin de parvenir si possible à ressusciter d'entre les morts. Je me considère de la lignée des apôtres, duquel je suis le plus petit, car je les ai persécutés avant ma conversion.

Je n’étais pas un pécheur de grand chemin, un mécréant, qui menait une vie dissolue. J’appartenais à deux cultures, la foi juive et la culture hellénistique, d'où mon double nom de Saul (juif) et Paulos (grec). Je ravageais l'Église, allant de maison en maison, pour en arracher hommes et femmes et les jeter en prison. Je haïssais les disciples de Jésus, par fidélité à la Loi de mes pères. Un jour, j’allai trouver le grand prêtre et lui demandai des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s'il s’y trouvait quelques adeptes de la Voie, hommes ou femmes, je puisse les amener enchaînés à Jérusalem.

Telle était ma mission : détruire les chrétiens hérétiques qui s'en prenaient au temple et à ses usages. J’étais convaincu que la persécution de la secte chrétienne plaisait au Dieu de mes pères. Je surpassais en zèle bien des compatriotes de mon âge. J’ai même approuvé la lapidation d'Étienne.

Me voici donc en route vers Damas avec des compagnons pour extirper les chrétiens des synagogues. Tout à coup, vers midi, c'est la révélation, brutale, immédiate, totale. Une lumière venue du ciel m'enveloppe de son éclat, une lumière aveuglante qui prend la forme d'un appel intérieur. Je tombe à terre, regarde la lumière, j’entends une voix qui me dit en hébreu : "Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?".

"Qui es-tu, Seigneur ?"

"Je suis Jésus, celui que tu persécutes. Relève-toi et entre dans la ville : on te dira ce que tu dois faire."

Mes compagnons de route s’étaient arrêtés, muets de stupeur : ils entendaient la voix, mais ils ne voyaient personne. Lire la suite sur le blogue de Jacques Gauthier

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