Site emblématique du Périgord blanc, la cathédrale Saint-Front et ses cinq coupoles se dévoile comme jamais. En vue d’un programme de rénovation, la Direction régional des affaires culturelles (DRAC) de Poitou-Charentes a commandé l’année dernière un relevé par drone de la cathédrale. C’est à la fois un outil précieux pour réaliser une étude des travaux à mener mais aussi, l’occasion de découvrir ce monument de façon exceptionnelle !
Découvrez aussi l’histoire de la cathédrale
L’origine de la cathédrale remonte au VIe siècle, alors qu’elle n’était encore qu’une église monastique aux bases carolingiennes, implantée autour du tombeau de l’apôtre saint Front. Saint Front semble avoir été un évêque de Périgueux, envoyé directement par saint Pierre. On lui attribue la fondation du siège épiscopal de la ville. Au XIe siècle, une église collégiale avec un plan basilical à trois nefs est édifiée. Cent ans plus tard, elle est ravagée par un incendie et une église abbatiale est rebâtie par des moines bénédictins qui élèvent cinq dômes sur un plan centré : un unicum en France ! C’est le même modèle que la basilique Saint-Marc de Venise, un modèle qui n’est pas sans rappeler des édifices religieux orientaux telke l’église des Saints-Apôtres de Constantinople, autre source d’inspiration pour les architectes.
C’est en 1669, après le ravage de la cathédrale Saint-Étienne par les Huguenots que Saint-Front est désignée nouvelle cathédrale périgourdine par le traité du concordat. S’en suivent quelques modifications au sein du monument, comme la couverture en ardoise fixée sur les coupoles de pierre pour éviter les infiltrations au XVIIIe siècle. Il faut savoir aussi qu’au milieu du XIXe siècle, la cathédrale a été entièrement démontée et remontée pierre par pierre afin de la restaurer, un chantier titanesque ! L’architecte Paul Abadie en profita pour placer un nouveau chevet néo-roman à la place de la chapelle axiale du XIVe des Talleyrand et pour démolir la chapelle Saint-Antoine qu’il remplaça par un jardin. Il fit aussi installer dans chaque coupole un lustre suspendu. Les cinq lustres ont été dessinés par ses soins et représentent la Jérusalem céleste. Depuis 1998, la cathédrale est inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco dans le cadre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.