Deux saisons dans l’année permettent un nouveau départ de la vie intérieure. L’une d’elles est déjà là. Il suffit d’un petit coin chez soi, assure Leila Lawler qui a publié, avec David Clayton, un guide à cet effet. Elle l’appelle un “petit oratoire” (The Little Oratory, non traduit Ndlr). Il favorise une plus grande participation dans la prière et la liturgie. Mais qui a le temps ou l’espace pour cela ? Tout le monde, répondent les deux auteurs qui expliquent à Aleteia comme se créer son oratoire pendant la période de l’Avent.
Pourquoi un coin prière dans la maison? Ne suffit-il pas de s’agenouiller à côté de son lit ?
Clayton : L’idéal est une prière qui implique toute l’être, raison pour laquelle l’église a toujours encouragé les images, la musique, l’encens et certaines postures. Un environnement extérieur idoine favorise une plus grande participation de l’être dans la prière.
Les images qui font appel à notre sens visuel, renforcent nos prières avec de belles images. Prier en assurant l’alignement du matériel et du spirituel aide à vivre au quotidien une vie en harmonie avec la liturgie, ce que beaucoup, même parmi les catholiques ont oublié.
Que répondrez-vous à ceux qui disent : “Je n’ai pas de place pour un coin prière” ?
Lawler : L’expression “un coin prière” peut être restrictive, d’où le terme « un petit oratoire » qui veut dire un petit coin de prière. Le livre recèle d’exemples de tels petits coins qui peuvent même être une statue de Notre-Dame.
Puis je créer un coin prière aujourd’hui ou faut-il du temps ?
Lawler : Tout dépend de ce que vous avez sous la main ; un objet religieux, une bible ou un exemplaire de notre livre où huit icônes sont imprimées sur la quatrième de couverture qui peuvent être encadrées à peu de frais.
On pourrait dire que le livre est un kit pour créer un coin de prière. Je dis toujours qu’on peut commencer avec une bougie et un crucifix. Beaucoup ont des objets qui peuvent leur permettre de se créer ce petit autel à la maison.
Y a-t-il une bonne et une mauvaise façon de créer son coin prière ?
Clayton : Je dirai très rapidement que tout ce qui favorise la prière est bon et tout ce qui la sape est mauvais. Il n’existe aucune règle, mais des traditions qui nous ont été léguées car l’expérience a montré qu’elles étaient bénéfiques pour beaucoup. Ainsi, il faudrait trois images : au centre le Christ souffrant ; à gauche une image de Notre-Dame et à droite celle du Christ glorifié ou ressuscité comme le Mandylion (cette icône très répandue représentant une célèbre relique : une pièce de tissu rectangulaire sur laquelle l’image du Christ – appelée Sainte Face – a été miraculeusement imprimée de son vivant). Quant au style d’images, il reste personnel, même si Benoît XVI considérait que les styles iconique, gothique et baroque sont les plus appropriés.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui veut redynamiser sa vie de prière ?
Lawler : Deux saisons y sont favorables : l’Avent et le Carême. L’Avent est déjà là, et j’ai toujours constaté au cours de cette période de préparation combien je me sens prête à en faire davantage et combien les enfants préparent volontiers la venue de Jésus et s’impliquent dans la prière. L’Avent avec son calendrier et sa couronne est un moment idéal pour se retrouver autour d’un petit oratoire à l’heure des Vêpres ou des Complies, même pour un petit moment si les enfants sont très jeunes. Une prière au quotidien renforcera notre foi et nous aidera à préparer les fêtes de la Nativité. L’Avent est le moment parfait pour ceux qui veulent une union plus profonde avec Dieu, un nouveau démarrage grâce à l’Église qui à cette période récapitule toute l’histoire du salut dans sa liturgie.
Propos recueillis par Kathleen Hattrup