“J’en veux aux sites comme Gleeden qui placardent des affiches sur la voie publique affirmant que l’adultère est un bon antidépresseur, un remède à la routine…”
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Un tiers du temps que passe la sexologue Thérèse Hargot en consultation est consacré à écouter ces cris de douleurs et panser les blessures qu’engendre l’infidélité : “Je ne supporte plus que cette douleur soit cachée, je ne supporte plus ces discours qui banalisent l’infidélité. On condamne ces hommes et ces femmes à une double peine: la trahison et l’absence de reconnaissance de leurs blessures. Souvent je les entends me dire: ‘Je ne sais pas ce qui me blesse le plus: l’infidélité de mon conjoint ou le fait que la société l’applaudisse des deux mains comme l’affirmation courageuse de son désir’.”
Il est temps que les langues se délient, il est temps que des femmes et des hommes osent crier leur peine au lieu de la vivre dans la honte. Il est temps que l’on dénonce vigoureusement les publicités mensongères qui encouragent l’infidélité, il est temps de donner de l’espérance aux couples : le pardon peut exister, l’amour peut surpasser les épreuves.
Thérèse Hargot a encouragé une jeune femme à lui écrire son témoignage dont elle a accepté de nous partager un court extrait :
“Si mon enfant était atteint d’une maladie grave, j’aurais pu ouvrir une page Facebook ou écrire un livre pour partager mon témoignage. On aurait admiré mon courage, on m’aurait soutenu à coup de likes. Des liens de solidarité se seraient alors formés avec ceux et celles qui partagent cette même expérience. Je me serais sentie soutenue, encouragée à tenir bon. Mais ma souffrance est honteuse. Se faire tromper par son mari, c’est une douleur incommensurable qui te condamne au silence. On passe pour la femme incapable de garder son mari, moche, nulle au lit. On se sent seule, rongée par la culpabilité…
Je voudrais crier, je voudrais hurler que tromper son conjoint c’est dégueulasse ! C’est une trahison, c’est une humiliation dans ce qu’il y a de plus précieux, de plus intime (…).
J’ai envie de la tabasser à mort, de la défigurer, de lui faire mal, de la tuer… J’ai envie de lui écrire pour lui dire à quel point elle nous fait souffrir, moi et mes enfants. J’ai envie d’aller lui pourrir son profil Facebook pour que tous ses amis sachent la saloperie qu’elle a faite.
J’en veux à mon mari d’avoir baissé les bras sur ce qui n’allait pas entre nous. Je lui en veux d’avoir entretenu une relation ambigüe avec cette femme puis d’être passé à l’acte (…).
J’ai envie de demander le divorce juste pour montrer que je ne suis pas une serpillère. J’ai envie de sortir en boîte, de me taper le premier mec un peu beau gosse qui me drague et qui me dit que je suis belle. Oui, la souffrance est tellement intolérable qu’on a envie à son tour de tromper son conjoint par vengeance. On a l’illusion que ça atténuera le mal. Mais je sais que dans le fond, ça ne guérira pas la blessure. Pire, ça renforce le poison dans le couple et c’est l’escalade de la souffrance.
J’en veux aux sites comme Gleeden qui placardent des affiches sur la voie publique affirmant que l’adultère est un bon antidépresseur, un remède à la routine… L’infidélité fait des ravages chez la personne qui est infidèle : culpabilité, confusion des sentiments, perte de l’estime de soi… L’infidélité fait des ravages chez la personne trompée : souffrance de la trahison, perte de confiance, perte de l’estime de soi car elle se compare malgré elle à l’autre…” Lire la suite sur le site de Thérèse Hargot