Emmanuel Odokonyero a pris la parole devant le pape François dès le début de sa rencontre avec la jeunesse ougandaise sur la piste de l’aérodrome de Kololo à Kampala.
Très Saint-Père,
Chers amis,
Il était 23 h le 11 mai 2003 lorsque les rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur ont attaqué le Petit Séminaire du Sacré-Cœur, à Lacor. Ils ont cassé une fenêtre et poussé un enfant à l’intérieur pour ouvrir la porte au niveau du dortoir où ils ont enlevé 41 étudiants, moi y compris. Nous avons marché jusqu’à 4 h avant de rencontrer un groupe d’otages principal.
En captivité, nous avons été confrontés à la famine, au mauvais temps, aux mauvais traitements et aux brûlures sur le dos des gens avec du liquide bouillant pour y tracer de grandes croix. Certains de nos amis ont été assassinés. Je fus torturé et j’aurais préféré être tué que de continuer à souffrir ainsi.
Par la grâce de Dieu, je suis parvenu à m’échapper le 11 août 2003.
Mon cœur est plein de tristesse et de pitié pour ceux qui ont perdu leur vie en captivité. Je vous demande à tous qui êtes réunis ici aujourd’hui, de prier pour les âmes de onze séminaristes assassinés et de tous ceux qui sont en captivité. Que le Dieu Tout-Puissant les renforce, les protège et nous les ramène.
Pour ceux qui nous ont torturés, je suis heureux que mon cœur ait trouvé l’amour, le pardon, la paix et la joie. Ils sont tous pardonnés parce que Jésus-Christ a brisé la puissance de la mort par sa souffrance sur la croix.
Quand je me suis échappé, je n’ai pas renoncé. Avec le soutien de gens aimables, je suis retourné à l’école et j’ai obtenu un diplôme de comptabilité. Chers jeunes, au milieu des tentations et des autres grands défis de nos vies, sachons rester forts dans notre foi en croyant et en mettant notre confiance dans le Seigneur Jésus-Christ.