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À Maaloula, la nuit s’éclaire comme en plein jour pour célébrer la Croix Glorieuse

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Charlotte d'Ornellas - publié le 14/09/15
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Dans un contexte tendu à l'extrême, la ville chrétienne martyre de Syrie a célébré lundi la Croix Glorieuse suivant une tradition millénaire.

Dans un contexte tendu à l’extrême, la ville chrétienne martyre de Syrie a célébré lundi la Croix Glorieuse suivant une tradition millénaire.

Lors de la fête de Pâques, en 622, l’empereur byzantin Héraclius décide de partir combattre les Perses pour reprendre la relique de la Sainte Croix, emportée lors de la prise de Jérusalem quelques années plus tôt. En 628, elle est rapportée à Constantinople et installée le 14 septembre sur le mont Golgotha… Depuis, la Croix Glorieuse est célébrée à cette date partout dans le monde, avec faste en Syrie et tout spécialement à Maaloula, un petit village majoritairement chrétien.

La découverte de la Vraie Croix par sainte Hélène

Chaque année, les habitants prient, chantent et dansent à cette occasion, puis escaladent la montagne jusqu’à la Croix qui surplombe le village. Ce faisant, Maaloula “se souvient de son histoire”, explique l’une des habitantes. Une histoire fort lointaine puisqu’elle remonte à sainte Hélène, qui découvre la Vraie Croix en 326, à Jérusalem !

Lorsqu’elle trouve le trésor, sainte Hélène ordonne que des feux soient allumés sur tous les sommets des montagnes de la région, pour que la population se précipite à Jérusalem et vénère la relique. L’Histoire et sa légende se recoupent à Maaloula : la montagne du village est l’une de celles qui a permis de répandre la grande nouvelle ! Les habitants rallument donc ces feux chaque année, pour se souvenir, et continuer à faire briller la Croix sur toute la région.

L’ombre de la guerre, des martyrs et des otages

La veille du 14 septembre, les vêpres sont entonnées par toute la population et ses hôtes, puis des chants araméens à la gloire de la Croix résonnent dès la sortie de l’église. Orthodoxes et catholiques se retrouvent sur la place du village, trinquent à la santé les uns des autres un verre d’arak à la main (un alcool local à l’anis), puis montent vers leurs montagnes pour jeter des buches enflammées du sommet, comme le veut une tradition ancestrale.

En 2013, les djihadistes occupaient le village et la fête n’avait pas eu lieu. C’est au printemps 2014 seulement que les habitants avaient pu réinvestir le village libéré. Six mois plus tard, la fête de la Croix, réputée dans toute la Syrie, reprenait.

Une cérémonie joyeuse, en dépit de la guerre, du sang répandu des martyrs du village et de l’absence des six Maaloulites encore otages des islamistes… La procession s’est recueillie sur le lieu où trois hommes ont été assassinés en 2013, pour avoir refusé de se convertir à l’Islam.

Mais l’espérance demeure, et les flammes ont brillé cette année jusqu’au petit matin, avant que les habitants se retrouvent pour la grand-messe, et continuent à chanter jusqu’à la nuit tombée.

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