"Aujourd’hui, l’évêque a nommé et constitué le tribunal. Cela fait partie de la première session d’ouverture officielle de l’enquête diocésaine qui vise à mettre en lumière la sainteté de la servante de Dieu Léonie Martin. Le tribunal ecclésiastique va rechercher toute la documentation nécessaire qui vise à prouver la sainteté de Léonie Martin. Il n’y a plus de témoins directs. Une commission historique a donc été constituée. Il s’agit de lire tout le matériel écrit sur elle. Nous avons plus de 1 700 lettres qui la concernent. Il s’agit de les classer, de les lire, et de les étudier. Cela peut prendre deux ans environ.
Nous attendons aussi de Léonie qu’elle nous montre qu’elle est au Ciel par un miracle. C’est le moment de la prier pour lui demander des faveurs. Nous disposons déjà de quelques faits survenus et attribués à son intercession. Mais il faut que nous prenions le temps de les étudier très sérieusement."
En quoi a consisté sa sainteté ?
"Elle a su accueillir ce qu’elle était. Elle était plus démunie de qualités humaines que ses sœurs (moins intelligente, moins belle, etc.). Elle a accueilli toutes ses limites avec foi et abandon en la volonté de Dieu. Léonie est restée simple et humble, contente de ce qu’elle était. Nous, souvent, nous disons : 'Je voudrais être… Je ne suis pas… Je souffre d’être comme cela, etc.' Léonie n’a pas réagi comme cela. Elle n’a pas jalousé ses sœurs. Son exemple signifie qu’avec ce que nous avons chacun reçu de la nature et de nos parents, un chemin de sainteté est possible pour nous. Autrement dit, être saint ne requiert pas des qualités naturelles spéciales. La sainteté consiste à aimer et à accepter la volonté de Dieu. C’est ce qu’a vécu Léonie. Elle a aimé ses limites. Elle a vécu des moments difficiles, y compris en famille. On avait d’ailleurs l’habitude de la désigner comme 'la pauvre Léonie'. Elle a surmonté toutes ses difficultés par la foi. Elle doit beaucoup à l’éducation qu’elle a reçue et aussi à Thérèse, qui l’a toujours beaucoup soutenue et lui a montré sa petite voie d’enfance qu’elle a suivie merveilleusement. Mais Léonie a su se laisser guider, tout en restant elle-même."
Une sainteté due à sa famille ?
"Sa sainteté lui est propre : on n’ouvre pas aujourd’hui son procès de béatification parce qu’elle est la fille de Louis et Zélie Martin bientôt canonisés ou la sœur de sainte Thérèse. La sainteté est personnelle. Mais 'noblesse oblige...', disait Léonie : elle avait conscience d’appartenir à une famille sainte. Elle le dit expressément au procès de sa sœur Thérèse. Elle se sent donc comme 'une obligation de sainteté'.
Depuis sa mort, il y a autour de Léonie une réputation de sainteté. Et cette réputation est toujours vivace aujourd’hui. Du monde entier, des personnes viennent en pèlerinage sur sa tombe à la Visitation de Caen ou écrivent pour confier leurs intentions de prière. Ce sont surtout des parents d’enfants difficiles, mais pas seulement. L’Église se demande aujourd’hui si le Peuple de Dieu a su reconnaître une véritable sainteté ou non. Après l’enquête diocésaine, Rome se prononcera en temps et lieu."
Son corps retrouvé bien conservé en 2015
"Fin avril 2015, il a été procédé à l’exhumation du corps de Léonie, décédée en 1941. Les médecins ont été surpris de constater que son corps était en bon état de conservation (son corps est momifié, tous ses organes intacts, ndlr). Autrefois, l’Église retenait ce phénomène comme un signe de sainteté de la personne. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Mais on peut affirmer tout de même que cela n’arrive pas à tout le monde. L’Église a fait aujourd’hui une reconnaissance canonique de ce corps pour être sûre de l’existence de cette personne. Le corps a été mis dans une châsse qui a été scellée en présence de l’évêque."
POUR DEMANDER UNE FAVEUR à Sœur Françoise-Thérèse
Les témoignages de grâces reçues sont à envoyer au Monastère de la Visitation, 3 rue de l’Abbatiale, 14000 Caen.