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Méditation : au cœur du Carême, le sourire de Marie

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La rédaction d'Aleteia - La Neuvaine - publié le 25/03/15
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Découvrez la méditation du Monseigneur Gobilliard en cette fête de l'Annonciation.

Le récit de l’Annonciation nous rappelle que le modèle du disciple, le modèle du cœur qui écoute et qui correspond parfaitement à la volonté de Dieu, c’est Marie. Finalement se convertir, c’est apprendre à ressembler à Marie. Et ressembler à Marie, c’est tout simple ! Dieu est simple. C’est nous qui sommes compliqués ! Pour ressembler à Marie, apprenons à la connaître grâce à l’Évangile. À Nazareth par exemple, il lui arrive fréquemment de sortir de chez elle. D’ailleurs l’Église en sortie dont parle le pape François a, bien sûr, Marie pour modèle. Elle va à la rencontre des autres femmes du village comme elle est allée à la rencontre des invités des noces de Cana. Elle leur parle avec bonté ; elle est bienveillante. Pas une critique ne sort de sa bouche. Elle dit du bien, elle encourage ; parfois elle console. Sa douceur est sa force. Son humilité n’a rien à voir avec notre fausse humilité par laquelle nous nous excusons parfois d’exister ou nous esquivons les situations difficiles prétextant que nous sommes trop pauvres pour les affronter. Non, l’humilité de Marie est courageuse, mais elle consiste aussi en une présence aimante et souriante. La joie et l’humilité sont deux sœurs jumelles qui se nourrissent l’une l’autre. Don Bosco a dit : « Rappelez-vous : le diable a peur des gens heureux ». Souvenez-vous souvent de cette phrase : « Le diable a peur des gens heureux ! ».

Si vous voulez ressembler à Marie, soyez heureux. L’humilité et la joie se puisent dans la foi qui nous rappelle combien Dieu nous aime, et combien Il nous veut heureux et équilibré. D’ailleurs, la Vierge Marie était profondément équilibrée. N’imaginez pas que l’équilibre humain, on l’a ou on ne l’a pas ! Il faut aller le chercher, cet équilibre qui est source de joie. Il faut aller le chercher avec courage, parce que, au départ, nous sommes tous déséquilibrés. Cela s’appelle le péché originel ! Le péché originel, entretenu par notre péché actuel, crée en nous un profond déséquilibre qui introduit le soupçon, la peur, dans nos relations avec Dieu, avec les autres et avec nous-mêmes. Marie a été conçue sans le péché originel, sans ce déséquilibre ! Et ce cadeau de Dieu, n’est pas uniquement pour elle ou pour Jésus, mais aussi pour nous. Elle veut nous partager ce cadeau, en nous apprenant à nous réconcilier avec la création, avec nous-même, avec les autres et avec Dieu. Marie avait le sens de la paix, de l’harmonie aussi. C’est pour cela qu’elle était une cuisinière exceptionnelle ! La cuisine, finalement, c’est l’art de la composition, c’est l’art d’unir les saveurs et les odeurs, et les couleurs mêmes. Son lien avec la création n’ayant jamais été blessé, elle possédait cet art comme aucune autre créature. Marie était donc, et c’est une vérité théologique, la meilleure cuisinière que la terre ait portée. Elle avait surtout l’art de la relation entre les personnes. Cet art, elle l’exerçait avec cette patience qui s’unit si bien à la douceur.

Quand vous êtes en conflit, appelez Marie, et demandez-lui conseil. Elle vous apprendra la maîtrise de vous-même qui ressemble tellement à l’art culinaire. Se maitriser, c’est ordonner, c’est composer avec ce que nous avons reçu, avec nos dons, nos expériences heureuses ou malheureuses… une vie qui plaise à
Dieu ; c’est être fougueux et déterminé quand il le faut, mais aussi doux et humble de cœur à d’autres moments, c’est être exigeant vis-vis de soi-même, patient et bon vis-à-vis des autres. Et lorsque vous aurez, tout au long de la journée, recherché la présence de Marie, lorsque vous aurez vécu sous son regard en essayant de lui ressembler, vous pourrez dire à Dieu avec joie et une pointe d’humour :  «
 

 
Seigneur j’ai fait ce que j’ai pu, fais le reste ! ». Le secret de la sainteté, qui est compatible avec une vie équilibrée et heureuse, même si la souffrance est présente, ce secret, c’est la vie mariale ! « Voici ce que produit l’Esprit : Amour, joie paix patience, bonté, bienveillance, humilité, foi et maitrise de soi » (Ga, 5, 22).

Le père Emmanuel Gobilliard a 47 ans. Il est recteur de la cathédrale Notre-Dame du Puy, responsable diocésain à la formation aux ministères et accompagnateur de la commission diocésaine de la famille. Licencié en Histoire, il est titulaire d’une maîtrise de théologie morale de l’Institut Jean-Paul II. Auteur d’un livre sur la cathédrale du Puy et d’un essai sur la Pudeur, il est aussi musicien à l’orchestre du Puy.

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