Sur le blog Fin de vie de la CEF, le Dr Denis Lahalle revient sur les principales dispositions de la loi Claeys-Leonetti, avec sa perspective de médecin généraliste.
La proposition de loi Leonetti-Claeys ferait-elle fi de ce long colloque singulier avec nos patients qui établit une relation de
soins ? Alors que nous essayons de toujours instaurer une relation de confiance, on peut réellement craindre, nous médecins traitants, de devenir des prestataires de service qui se soumettront à des directives hors de tout véritable échange.
Les directives anticipées : instauration d’un dialogue
En tant que soignants, nous ne voulons plus de ce paternalisme médical révolu mais nous ne souhaitons pas davantage l’inverse. Médecins généralistes, nous construisons année après année, et souvent sur plusieurs générations, une relation de confiance qui fait la joie de notre vocation, en toute humilité. Les directives anticipées établies par la loi Leonetti de 2005 peuvent être l’occasion d’approfondir cette relation si singulière, même si nous n’ignorons pas combien leur rédaction peut être ardue. Un premier échange avec le patient fait apparaître d’emblée la difficulté de la mise en situation. Toujours reviennent l’angoisse de la souffrance, l’angoisse de ne plus être maître de ses propres décisions, de se retrouver paralysé, dans le coma… Pour ma part, j’ai fini par demander à mon interlocuteur de formuler par écrit « ce dont il ne veut surtout pas » et bien souvent on parle de cet oncle qui n’en finissait pas d’agoniser avec tant de souffrances, de cette grand-mère qui ne souhaitait plus vivre, le tout avec cette stigmatisation des cas rares mais médiatisés à outrance. Lire la suite sur le blog Fin de vie de la CEF