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Œcuménisme : 500 ans après la Réforme, où en est le dialogue entre catholiques et protestants ?

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Miriam Diez Bosch - publié le 04/12/14
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Regard protestant sur le pontificat de François, par le professeur vaudois Fulvio Ferrario.Demander un état des lieux de l’œcuménisme, à un pasteur et théologien évangélique ayant rédigé une thèse sur Hans Küng et étudié les grandes figures du protestantisme, c'est plus qu’une simple interview, c’est un plaisir pour l’esprit.

Fulvio Ferrario est professeur et vice-doyen de la Faculté vaudoise de théologie de Rome. Il a bien voulu partager avec Aleteia ses réflexions sur le dialogue entre catholiques et protestants et admet que l’ignorance moyenne envers les protestants est pour lui plus un défi qu’une préoccupation. De plus, il perçoit le pape François non pas comme une icône de pape « œcuménique », mais comme un pape réformateur.

Aleteia : Aujourd’hui, plus de 500 ans après la Réforme, les églises protestantes se sentent-elles encore à l’aise en discutant avec les catholiques ?
Professeur Fulvio Ferrario : Il existe désormais une solide tradition de dialogue, à différents niveaux : du dialogue officiel à celui qui part de la base. Je crois que chacun se sent parfaitement à l’aise, même lorsqu’émergent des dissensions qui, indubitablement, demeurent.

Avons-nous un Pape œcuménique ? En quoi le remarquons-nous ?
Si ma vision est correcte, l’œcuménisme au sens classique (dialogue entre catholiques, protestants et orthodoxes) n’est pas au centre de l’intérêt du Pape. Ses priorités me semblent être la réforme, en premier lieu morale, de l’Église catholique, à commencer par ses sommets, et le dialogue avec les gens de la rue. Puisqu’il s’agit toutefois d’une personne authentiquement ouverte, il a aussi un intérêt pour les autres églises. À mon humble avis, la qualité élevée de ses interventions est parfois un peu banalisée par le culte de la personnalité qui l’entoure, dont un personnage d’une telle envergure n’a pas besoin.

Est-ce compliqué d’être protestant à Rome aujourd’hui ? Les protestants ne se sentent-ils pas un peu étouffés par tant de catholicisme ?
D’un certain point de vue, c’est très simple : la ville est riche de contacts (en particulier pour un professeur de théologie), la liberté d’expression est garantie depuis longtemps. Même une petite Église comme la nôtre est, par certains aspects, plus visible qu’ailleurs, justement parce qu’elle est « différente ». D’un autre côté, l’Italien moyen croit savoir ce qu’est un juif ou un musulman. Mais il n’a, bien souvent, pas la moindre idée de ce qu’est le protestantisme. Pour ma part, je vis cette situation davantage comme quelque chose de stimulant que comme un problème.

Que peuvent offrir au monde des chrétiens unis ?
Il est assez évident qu’un témoignage commun aide le message à être crédible. Il n’est pas dit, néanmoins, que « commun » soit synonyme d’« uniforme ». Un christianisme diversifié mais dialoguant pourrait s’avérer très intéressant du même coup pour l’opinion publique sécularisée. Nous pouvons être sérieusement critiques et fraternels en même temps.
 
Traduit de l'édition italienne d'Aleteia par Solène Tadié

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