S’il a conscience que sa vie est menacée, le pape François ne s’en soucie pas, comme il l’a confié à un prêtre argentin lors d’une rencontre privée.
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Le père Juan Carlos Molina, responsable du Secrétariat pour la prévention de l’abus des drogues et le trafic de la drogue (Sedronar) de l’État argentin, a révélé le contenu d’une conversation qu’il a récemment eue avec le Pape François lors d’une rencontre à Rome.« Quand j’ai dit au Pape : "Faites attention, on peut vous tuer", celui-ci a reconnu qu’il était menacé et a ajouté : "C’est la meilleure chose qui puisse m’arriver. Et à vous aussi !" » Le prêtre lui a alors rétorqué : « Non, j’ai tout juste 47 ans », soit trente ans de moins que le Saint Père.
Par la suite, des journalistes du programme de Dady Brieva, une radio locale, l’ont interrogé sur cette étrange phrase, mais le prêtre argentin n’a rien dit de plus, si ce n’est que cette phrase pourrait être liée à la vision qu’a le Pape François de sa mission de successeur de Pierre. Dans le contexte actuel que connaît l’Église catholique, a-t-il ajouté, « le Pape est bien conscient que sa tâche n’est pas aisée ». « En fait, il a déjà été menacé (…). Il a donné un coup de pied dans la fourmilière ». Et le père Molina d’ajouter : « Connaissant un peu l’histoire de l’Église et des papes (…), il paraît évident que François occupe un "poste dangereux". »
Le père Molina est retourné voir le Souverain Pontife ce mercredi 12 novembre afin de lui présenter un groupe de jeunes guéris de leur addiction à la drogue. Il a également révélé que, lors de leur précédente rencontre, le Pape lui avait apporté son soutien dans le projet que le prêtre défend en Argentine : ne plus pénaliser les consommateurs de drogue mais de se concentrer sur les gros trafiquants.
Menacé par la mafia et les islamistes
Ce n’est pas la première fois que le pape François aborde en toute simplicité le sujet de sa propre mort. Ainsi, dans l’avion qui le ramenait de Corée du Sud, il avait estimé que sa popularité « durera peu de temps. Deux ou trois ans. Et puis, à la Maison du Père !» Le Pape, âgé de 77 ans, et ayant par le passé vécu sous une dictature sanglante, ne semble en rien impressionné par les rumeurs de menaces à son encontre. On se souvient qu’à la la veille du départ du Pape pour l’Albanie, différentes sources concordantes avaient confirmé que la menace d’un attentat par des militants de l’EI se précisait.
En novembre 2013, un magistrat italien avait également lancé l’alarme sur les risques courus par le pape François du fait de sa croisade contre les intérêts financiers de la mafia. « Le pape François gêne la mafia. Si les parrains en ont le pouvoir, ils tenteront de l’arrêter. Le souverain pontife est en danger, avait déclaré Nicola Gratteri, procureur de Reggio de Calabre, dans le quotidien Il Fatto. J’ignore si les parrains ont les moyens de faire quelque chose contre le Pape, mais je sais qu’ils y pensent. Le danger est réel. »
De son côté, l’ambassadeur d’Irak près le Saint-Siège, Habeeb Al Sadr, avait affirmé en septembre que le Pape constituait une cible prioritaire pour les militants de l’EI : « Nous connaissons leur façon de penser, leurs objectifs. Je n’excluerais pas le fait que l’EI s’en prenne à lui. Ce qu’a déclaré l’auto proclamé État islamique est clair : il veulent tuer le Pape. Les menaces à son encontre sont crédibles », avait-t-il déclaré au quotidien La Nazione, cité par The Telegraph. « Je pense qu’ils pourraient tenter de le tuer durant l’un de ses déplacements ou même à Rome. Ce sont des membres de l’EI qui ne sont pas Arabes, mais Canadiens, Américains, Français, Anglais et même Italiens. » Malgré les dénégations de toute menace par le Vatican, la sécurité avait alors été renforcée place Saint-Pierre en vue de l’audience générale. Des chiens policiers sont utilisés à Rome pour détecter la présence d’éventuels explosifs et les hôtels du quartier ont été placés sous surveillance, selon le quotidien La Repubblica.
Sources : Aleteia & Valores Religiosos