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Benoît XVI : un dialogue qui renoncerait à la Vérité est mortel pour la foi

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La rédaction d'Aleteia - publié le 30/10/14
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Depuis l’annonce de sa démission en février 2013, rares ont été les apparitions en public du Pape émérite Benoît XVI. Son silence relatif a été rompu le 21 octobre dernier.Dans son discours à l’Urbanienne, le pape émérite a rappelé qu’on ne peut renoncer à la vérité pour se dédier au dialogue interreligieux au nom d’un simple désir ‘de paix entre les religions’. Si on fait cela, on risque de mettre « entre parenthèses la question de la vérité de Dieu ».

La première « lectio » publique du Pape émérite !

Depuis l’annonce de sa démission en février 2013, rares ont été les apparitions en public du Pape émérite Benoît XVI, et il a dit et écrit encore moins. Son silence relatif aura donc été rompu le 21 octobre dernier, quand son secrétaire de longue date, l’archevêque Georg Ganswein, a lu le message de 1800 mots écrit pour l’occasion par Benoît, l'Université Pontificale Urbanienne ayant décidé de donner à l’Aula Magna le nom du pape émérite. L'université appartient à la Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples. Elle a dédié son grand amphithéâtre  à Benoît XVI dans un “geste de gratitude” pour ce que, comme peritus du Concile, avec son enseignement de professeur, comme préfet de la Congrégation pour  la Doctrine de la Foi, et enfin, avec son précieux magistère, il a fait pour l'Eglise “. Le dialogue peut-il remplacer la mission, se demande Benoît XVI.

Dans son discours, soulignant que le dialogue avec d’autres religions ne remplace pas le fait de diffuser l’Evangile aux cultures non chrétiennes, le pape émérite met sévèrement en garde contre les idées relativistes de vérité religieuse qui sont « mortelles pour la foi ». De même, a-t-il précisé,  la véritable tâche missionnaire n’est  pas d’apporter le plus grand nombre de personnes à l’Eglise, mais de transmettre la joie de connaître le Christ. “ Le Seigneur ressuscité a chargé ses apôtres – et à travers eux ses disciples de tous les temps – de porter sa parole jusqu’aux extrémités de la terre et de faire de tous les hommes ses disciples,” a écrit le pape émérite Benoît XVI. “Mais, aujourd’hui, il y a beaucoup de gens qui se demandent, à l’intérieur de l’Église comme à l’extérieur, si cet envoi a encore de la valeur actuellement. ‘La mission est-elle encore véritablement un caractère d’actualité ? Est-ce qu’il ne serait pas plus approprié de se rencontrer dans le dialogue entre les religions et de servir ensemble la cause de la paix dans le monde ?’ La contre-question est la suivante : le dialogue peut-il remplacer la mission ?"

La question de la vérité

"Aujourd’hui, en effet, il y a un grand nombre de gens qui pensent que les religions devraient se respecter mutuellement et qu’elles devraient, en dialoguant entre elles, devenir une force commune de paix. Dans cette manière de penser, un présupposé que l’on rencontre dans la plupart des cas est que les différentes religions constituent des variantes d’une seule et même réalité,” lit-on encore dans le texte de l’allocution. “La question de la vérité, qui à l’origine préoccupait les chrétiens plus que tout le reste, est dans ce cas-là mise entre parenthèses. On présuppose que l’authentique vérité en ce qui concerne Dieu est, en dernière analyse, impossible à atteindre et que, tout au plus, on ne peut rendre présent ce qui est ineffable qu’en recourant à des symboles variés. Cette renonciation à la vérité semble réaliste et utile à la paix entre les religions du monde."

“Et cependant elle est mortelle pour la foi. En effet, la foi perd son caractère contraignant et sérieux si tout se réduit à des symboles qui, au fond, sont interchangeables et ne peuvent renvoyer que de loin à l’inaccessible mystère du divin,” a-t-il insisté. Il existe des religions qui sont en attente, a constaté le pape Benoît XVI, en particulier  les “ religions tribales,”  elles sont en attente “d’une rencontre avec  Jésus-Christ,”  mais cette “rencontre est toujours quelque chose de réciproque. Le Christ attend leur histoire, leur sagesse, leur vision des choses.” Tandis qu’une nouvelle vie peut naître pour le christianisme fatigué dans ses terres historiques.
Et Benoît XVI de conclure : “Si nous annonçons Jésus-Christ, ce n’est pas pour que notre communauté compte le plus grand nombre possible de membres ; et, encore moins pour le pouvoir”. Mais, précise le pape émérite, “nous parlons de Lui parce que nous sentons que nous avons le devoir de transmettre cette joie qui nous a été donnée.”

Traduit de l’édition anglophone d’Aleteia par Elisabeth de Lavigne
Avec la contribution de Catholic News Service

 

 

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