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GPA : un couple abandonne un bébé car trisomique, mais part avec sa soeur jumelle

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aleteia - publié le 02/08/14
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L’affaire émeut le monde entier : après avoir fait appel à une mère porteuse en Thailande, un couple a abandonné un bébé trisomique, et “acheté” sa sœur jumelle.
Si seulement cette histoire pouvait faire réfléchir en France tant ceux qui prônent la légalisation de la GPA que ceux qui ne s’opposent pas à son expansion illégale sur le sol français…

Car c’est avant tout d’une histoire de misère, d’argent, de contrat qu’il s’agit : comment souvent dans ce schéma, un couple aisé loue en toute illégalité, et en connaissance de cause, le corps d’une femme pauvre pour porter un enfant. 16000 dollars, voilà ce qu’il faut payer pour trouver une mère porteuse en Thaïlande. Le reste ne pourrait être que banal si, ici, l’histoire ne tournait pas au sordide. Après avoir fait appel aux services d’une mère porteuse en toute illégalité, un couple d’australiens ne pouvant avoir d’enfant lui a demandé d’avorter d’un des deux enfants, ayant appris que celui-ci souffrait d’une trisomie 21.

La mère porteuse a refusé d’avorter
Les convictions bouddhiste de la mère porteuse, Pattharamon Janbua, lui faisant considérer cet avortement comme un péché, elle s’y est refusé et la double grossesse a été menée à son terme. Mais, après la naissance, les "commanditaires" sont repartis avec la petite fille, laissant Gammy à sa mère, car trisomique et souffrant de problèmes cardiaques.

Cette misérable histoire d’argent et d’égoïsme montre à quel point l’on peut finir par transformer les êtres humains en marchandises, et comment un eugénisme quasi systématique frappe les enfants souffrant d’une trisomie 21. Suite à la révélation de cette affaire par la presse, une campagne de dons en ligne a été lancée pour permettre à la mère porteuse thaïlandaise de faire soigner son enfant et de l’éduquer, cette femme étant par ailleurs mère de deux autres enfants. En à peine quelques jours, avec l’écho de la presse mondiale, la collecte pour Gammy a déjà dépassé la barre des 175 000 dollars de dons auprès de 4200 internautes en l’espace de 11 jours…  

L’exploitation de la misère humaine
Gammy, aujourd’hui âgé de six mois, a été hospitalisé et il n’est pas sûr qu’il survive à sa malformation cardiaque. Quant à Pattharamon Janbua, seulement âgée de 21 ans et vivant à 90 km de Bangkok, elle a accepté à l’origine de porter un enfant pour autrui afin de résoudre les problèmes d’argent de sa famille. "L’argent proposé représentait une grosse somme pour moi, a-t-elle confié à ABC. Dans mon esprit, avec cet argent, j’aurais pu éduquer mes enfants et rembourser nos dettes." Après cette triste histoire et la séparation des jumeaux, elle a voulu délivrer un message aux autres victimes du "business" de la GPA : "je voudrais dire aux femmes Thai, ne devenez pas mères porteuses. Ne pensez pas seulement à l’argent… Si quelque chose se passe mal, personne ne vous aidera et le bébé sera mis au ban de la société."

Le fait de profiter de la misère des jeunes femmes Thaï pour en faire des mères porteuses est hélas monnaie courante. En janvier dernier, une affaire avait ainsi fait scandale : 65 bébés conçus par GPA pour des couples homosexuels israéliens n’avaient pu quitter le pays, faute de papiers en règle après l’abandon de maternité de celles qui les avaient portés. Un journaliste militant LGBT avait alors créé un groupe Facebook et diffusé l’information pour pousser les autorités à accorder la citoyenneté israélienne à ces bébés pourtant conçus illégalement en toute connaissance de cause.

Du fait de l’explosion du "marché" de la GPA dans le pays, les nouvelles autorités Thaïlandaises viennent de décider de modifier les textes à ce sujet, suite à la découverte de 12 cliniques dans le pays consacrées aux gestations pour autrui. Le recours à une mère porteuse n’est désormais autorisé que pour des parents mariés hétérosexuels ayant un problème de fertilité, s’il n’y a pas de paiement et si la mère porteuse est apparentée aux demandeurs. Le recours à une mère porteuse sera en revanche désormais illégal en Thaïlande pour des couples non mariés au yeux de la loi thaï (ce qui exclut de facto célibataires et couples homosexuels) et s’il y a paiement. Le fait de faire sortir un enfant ainsi conçu de Thaïlande sans la permission des autorités tombera sous le coup des lois Thaïlandaises relatives au trafic d’enfants.

 

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