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Le pape François en Terre Sainte, un voyage fort tout en douceur

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Isabelle Cousturié ✝ - aleteia - publié le 26/05/14
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Entre accolades, embrassades, baise-mains et gestes inattendus, le pape a dévoilé au monde qu’il sera toujours lui-même en toute circonstance. Ce qu’il ne peut pas dire ou faire, ses gestes le disent ou le font …
26/05/2014
 

Au Vatican, voir le pape François s’incliner et baiser la main de quelque personnalité d’un certain âge par respect et affection, n’est plus un événement rare (cf. Aleteia). Mais le voir accomplir ce geste à plusieurs occasions durant son voyage en Terre Sainte, est si inattendu qu’il ne saurait passer inaperçu : on a vu le Souverain Pontifie baiser la main du patriarche Bartholomée I, lors de sa première rencontre au début de son séjour, on l’a vu baiser la main de rescapés ce lundi matin au Mémorial de Yad Vashem.
 
Ce geste d’affection et de grand respect a beau avoir quelque lien avec le sacrement du sacerdoce  – étant une habitude assez répandue entre  prêtres et évêques –, au Vatican, ce type de démonstration n’est pas prévu par le protocole généralement réglé comme du papier à musique, même pour le Pape. Mais François, lui, ne se pose pas le problème, il a besoin d’embrasser, de serrer les mains, de toucher et de… baiser les mains quand son cœur le lui dit.
 
Pour le vaticaniste italien Andrea Tornielli, ces manifestations physiques du Pape sont une manière de renforcer ce que, par la parole, il aurait souhaité dire mais que seul le silence ou un geste de la main a le pouvoir d’exprimer, lui permettant alors  « d’être vraiment lui-même, jusqu’au bout, sans excessives préoccupations diplomatiques »,  indique-t-il  sur Vatican Insider.
 
Andrea Tornielli, dans son analyse confirme : «  Mis à part un bref aperçu il y a quelques mois avec la reine Rania de Jordanie – on n’avait jamais vu un Pape s’incliner et baiser la main de laïcs, de personnes  avec des histoires différentes, unies autour du seul fait d’appartenir au peuple juif et d’avoir survécu à cette « monstruosité », à cet « abîme du mal » – comme l’a défini François – que fut la shoah… Ce geste d’humilité reflète l’image d’un Dieu qui, en Jésus, s’est abaissé, s’est annulé, s’est fait « serviteur bien qu’étant Seigneur », comme a dit le pape François il y a quelques mois… »
 
Un hors programme significatif a eu lieu ce lundi matin, aussi significatif que sa  halte de prière, dimanche, devant le mur de béton armé qui sépare la Cisjordanie d’Israël.  le pape François a voulu s’arrêter devant le  « Mémorial pour les victimes du terrorisme » :  «  Là aussi, il a posé sa main. Là aussi il a prié en silence… Pour montrer  qu’il était un homme libre, un homme vraiment de paix, un homme attentif qui participait à la souffrance de toutes les victimes. Et, en dernière analyse, impossible à instrumentaliser par les deux parties », commente le vaticaniste.
 
Le Pape n’a pas parlé du mur et des murs. Il les a touchés. Il a embrassé juifs et musulmans. Il a manifesté sa proximité par des gestes. La rencontre au palais présidentiel avec Shimon Peres (cf. Aleteia) n’a pas été une rencontre entre deux chefs d’Etat, c’était quelque chose de plus. Tout comme était inattendue  « l’idée » du Pape d’inviter Shimon Peres et Mahmoud Abbas à un rencontre de prière pour la paix au Vatican (cf. Aleteia), rencontre qu’il aurait bien voulu avoir en Terre sainte mais qui n’a pu se faire. « Voir maintenant – s’interroge Andrea Tornielli –  si celle-ci portera ses fruits ».
 
Mais le vrai « miracle » de ce voyage, passé un peu en sourdine  à cause de ces annonces et moments inattendus, est ce qui s’est passé dimanche soir au Saint-Sépulcre, ou Basilique de la résurrection (cf. Aleteia) :  François, le successeur de Pierre et Bartholomée le successeur d’André, se sont retrouvés en  frères, de « vrais frères  » – relève Andrea Tornielli –  non pas à l’issue  d’échanges théologiques, de rencontres au sommet. Mais encore une fois, grâce au courage et au tempérament de deux personnes qui ont décidé d’oser. Deux personnes qui auraient certainement osé beaucoup plus, mais qui savent qu’ils ne peuvent pas à cause de résistances internes au sein de leurs Eglises … »
 
Avoir vu François et Bartholomée marcher main dans la main, en s’aidant et se soutenant mutuellement, les avoir vus s’agenouiller ensemble dans ce lieu le plus sacré pour les chrétiens de toute confession, donne au vaticaniste la perception que « pour ces deux successeurs des apôtres et sincères croyants en Jésus Christ, l’unité et la pleine communion ne passent pas par des alchimies de débats théologiques, mais par la reconnaissance –ensemble – d’une appartenance commune ».
 
 
 
 
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