De nouvelles techniques d’analyse ont permis à des chercheurs de déceler des traces de conscience chez des patients dans le coma.
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02/05/2014
Alors que la Belgique autorisait en février dernier l’euthanasie pour les mineurs, le neurologue belge Steven Laureys et son équipe du Centre hospitalier de Liège ont mené une étude sur l’utilisation d’une récente méthode d’imagerie médicale, le PET-scan, afin de tester ce procédé sur des personnes atteintes de lésions cérébrales. Et les résultats, publiés dans la revue scientifique The Lancet (et disponible en anglais et en version abrégée ici et ici) sont sans ambiguïtés : « Nos résultats suggèrent que l’imagerie par PET-scan peut révéler des processus cognitifs qui ne sont pas visibles via les tests traditionnels ». Autrement dit, grâce au test PET-scan, il est désormais possible de déceler précisément la conscience présente chez un patient inconscient.
Tout d’abord, il faut préciser qu’il existe plusieurs types d’inconscience chez les patients : ceux qui sont dans le coma, ceux qui souffrent du « locked-in syndrome », tel Jean Dominique Bauby, l’auteur du livre Le scaphandre et le papillon, ou ceux qui sont dans un état végétatif, mais ont un état de conscience minimale. Afin de détermnier ces niveaux d’inconscience, les médecins effectuent des tests au chevet du patient : stimulations visuelles, tactiles, interaction avec l’environnement. A ces tests s’ajoute également l’imagerie par résonance magnétique, plus connue sous le nom d’IRM.
Or, l’étude menée par l’équipe du professeur Laureys sur 126 patients a démontré que le PET-scan parvenait mieux que l’IRM à distinguer des traces de conscience chez les patients végétatifs. En effet, les examens au PET-scan ont permis de démontrer des signes de conscience chez 32% des patients considérés comme inconscients ou « végétatifs », et 69% de ces patients ont démontré une amélioration clinique au cours des mois qui ont suivi.
Les résultats de cette étude montre l’importance du PET-scan pour le professeur Laureys : « si on ne l’utilise pas, on risque de rater 1 sur 3 des patients considérés comme végétatifs alors qu’en réalité, ils ont des signes de conscience. » Le PET-scan permet également d’identifier « ceux qui vont récupérer ». En effet, les patients considérés comme végétatifs ou en état de conscience minimale ne sont pas traités de la même manière par les hôpitaux et les maisons de repos, notamment au niveau de la rééducation.
« Si vous vous retrouvez un jour dans une maison de repos et de soins, et qu’on vous considère comme végétatif, c’est-à-dire réveillé mais inconscient et qu’on vous traite ainsi, alors que vous êtes en réalité conscient, que vous percevez des émotions, que vous avez la perception de la douleur et des meilleurs chances de récupération et qu’on vous prive de rééducation, c’est extrêmement grave. Il faut tout faire pour éviter ces scénarios. »
Pour l’équipe belge, il est donc important d’utiliser cette technique d’imagerie, en plus des tests traditionnels pour diagnostiquer correctement les patients. Pour le professeur Laureys, ne pas l’utiliser fait monter à 40% la probabilité de se tromper sur le diagnostic. Malheureusement, cette technologie est assez coûteuse (elle est plus chère que l’IRM traditionnelle) et son utilisation n’est toujours pas remboursée en France.
L’utilisation PET-scan, dont la technique repose sur l’injection d’un produit légèrement radioactif pour mesurer en trois dimensions l’activité moléculaire d’un organe, est donc primordiale pour les familles ayant un de ses membres dans un état de coma ou d’inconscience. Cette technologie permettrait d’établir des diagnostics plus fiables, et donc de permettre à ces familles de ne pas faire le choix de l’euthanasie.