Philippe Schmitt, le père d’Anne-Lorraine, assassinée en 2007, avait découvert sa photo sur le « mur des cons ». Il se dit satisfait de cette mise en examen pour « injures publiques ».18/03/2014
En avril dernier, l’affaire avait fait grand bruit. En cause : un panneau d’affichage inspiré du « mur du çon » du Canard enchaîné avait été découvert et filmé dans un local du syndicat de la magistrature par un journaliste de France 3, avant d’être rendu public par le site Atlantico.fr.
Sur ce « Mur des cons » apparaissaient diverses personnalités, hommes politiques de droite, intellectuels, journalistes. Philippe Schmitt, le père d’Anne-Lorraine, assassinée en 2007 par un multirécidiviste, apparaissait aussi parmi les personnalités épinglées par les magistrats. Le général Schmitt avait porté plainte en mai 2013. La présidente du Syndicat de la magistrature, Françoise Martres, a été mise en examen par la doyenne des juges d’instructions le 17 février dernier.
« Ma première pensée est pour notre fille. En placardant la photo de son père sur ce mur, c’est son histoire et sa tragédie qui étaient l’objet des plaisanteries de ces magistrats “rigolards”, c’est pour nous totalement intolérable, réagit Philippe Schmitt dans une interview au site L’echo.fr. Je me félicite par ailleurs que l’égalité de tous devant la loi et l’absence d’un privilège d’impunité semblent encore être des principes qui s’appliquent dans notre pays. C’est ce que professe ce “syndicat” depuis des années … à condition que cela ne le concerne pas si j’en crois ses réactions ! »
Qualifiant comme Claude Bartelone, président de l’Assemblée nationale, ce mur de « faute insupportable », le général Schmitt espère qu’il y aura « sanction ». « Ces faits étaient d’ailleurs susceptibles d’une action disciplinaire, notamment pour manquement à l’honneur, mais Mme Taubira, qui a traité cette affaire avec désinvolture – elle a déclaré que ce n’était qu’une “blague de potaches” – s’en est bien gardée. A défaut, j’espère qu’il y aura condamnation. Quand on prétend rendre la justice au nom du peuple français, cela exige un peu d’éthique et beaucoup de dignité. Manifestement, les auteurs de ce “mur de la honte” n’ont ni l’une, ni l’autre. Pour le bien de l’institution judiciaire, tirons en donc les conséquences ».