Saviez-vous qu'au Moyen-âge, on utilisait l'expression « tomber comme mars en carême », pour désigner un évènement qui arrivera inévitablement. Cette période de prière, de jeûne et d’aumône que l'Eglise observe depuis les temps apostoliques peut paraître à première vue bien triste et sombre. Comme le dit le l’abbé Grosjean dans cet article publié sur l’excellent Padre blog : « nous avons la flemme de nous embarquer à nouveau dans un temps d’effort et de pénitence, pas très attrayant ».
Or il ne s’agit pas (que) de ça. Le but n’est pas de mener une vie d’ascète pour le simple plaisir du Seigneur. Le carême, c’est le moment où l’on réfléchit sur soi-même, où on laisse entrer Dieu dans nos cœurs et où l’on s’ouvre aux autres. Une réflexion, et des actions. L’abbé Amar nous explique dans une vidéo que le carême est avant tout l’occasion de « faire un peu le tri dans nos vies, de revoir la place de certaines choses, de certains désirs, de liens qui peuvent (je dis bien qui peuvent) nous ligoter, et nous empêcher d’être vraiment libre ».
Des privations, donc. Mais des privations intelligentes. L’abbé Amar aborde le sujet hautement polémique du chocolat : « Ce n'est pas interdit de manger du Nutella pendant le carême, allez-y, prenez en, on s’en moque. La vraie question c’est : « est ce que je suis libre par rapport au Nutella ? » Et puis aussi la cigarette, la télé, ou plein d’autres choses encore ! Les réseaux sociaux, mon smartphone, ma tireuse à bière, ma machine à café… Faites l’essai ! Supprimez tout ça pendant 40 jours – j’ai même envie de dire 10 jours, ou même 3 jours. Vous verrez, c’est très instructif, et on apprend beaucoup de choses sur soi-même ».
Il s’agit de mener une réflexion constructive, de se débarrasser du superflu. Objectif : laisser plus de place dans nos vies et dans nos cœurs pour l’amour de Dieu. Une stratégie imparable démontrée par le Père Amar : « comme j’accepte d’être moins centré à l’intérieur, sur moi, sur mes désirs, sur mes petits plaisirs, bien logiquement, je vais être plus attentif à l’extérieur. A Dieu d’abord, par la prière, la messe, les sacrements […] Et puis je me tourne vers les autres, vers ceux qui vivent tout autour de moi, peut-être même les plus pauvres et les plus délaissés que j’avais complètement oubliés. C’est pour ça qu’on dit que le carême est un temps de partage. » Les trois « P » du carême : Prière, Pénitence, Partage.
Et c’est sur ce dernier « P » que nous allons nous pencher particulièrement. Le carême est donc l’occasion idéale pour remettre en marche la machine de la charité, essoufflée par les tracas du quotidien. Et comme l’avait déclaré le politicien irlandais Edmond Burke au 18ème siècle, « La seule chose qui permet au mal de triompher est l’inaction des hommes de bien. » Alors, voici une petite sélection d’actions que vous pouvez entreprendre pendant le carême.
Commençons par le bout du monde. Le Pape François avait déclaré dans son exhortation apostolique du 24 novembre 2013, que « nous avons développé une mondialisation de l’indifférence ». Pour combattre cette indifférence et venir en aide aux chrétiens, le site Aide à l’Église en détresse (AED) propose une liste de projets qui n’attendent que vous et votre paroisse ! Entre autre, la construction d’une chapelle en Bolivie, l’achat d’un minibus pour des paroisses cubaines, ou encore un soutien financier pour la formation des prêtres en Biélorussie. AED vous donne toutes les clefs pour mettre en place une action au sein de votre paroisse : affiches, dépliants, ainsi que la possibilité d’inviter un intervenant de l’AED pour sensibiliser la communauté.
Plus proche de chez vous (surtout si vous habitez en région parisienne) et dans un registre plus artistique, vous pourrez aller partager un moment de joie, de musique et de danse en allant assister à l’une des quatre représentations de la comédie musicale Mère Teresa. Ce spectacle, qui met en scène la vie de Mère Teresa, est réalisé par l’’association Revelateur Production, née en 2009, et dont le but est de produire des spectacles le plus professionnel possible. Au service de l’Eglise catholique, l’association collabore étroitement avec la communauté des frères de Saint Jean.
Sur scène, 60 jeunes encadrés par des professionnels, tour à tour chanteurs, danseurs, acteurs, le tout sous la houlette du Père Jean Marie Luc. La troupe se produira le 8 et 9 mars au Carré Bellefeuille à Boulogne Billancourt, et le 29 et 30 mars à Notre de Dame de Passy (Paris 16ème). Ce seront les dernières représentations, avant un nouveau spectacle sur la vie de Claire de Castelbajac prévu pour décembre 2014. Pour prendre des billets, rendez-vous sur le site http://www.mereteresa-lespectacle.fr/.
Enfin, si vous désirez vivre le carême tout en restant connecté, faites un tour sur cet article d’Aleteia qui recense les diverses manières de faire le carême en ligne.
Bon carême à tous !