Le retrait de cet entretien constitue une mise au point sur la nature du texte : il y avait des doutes et un débat sur sa valeur.
19/11/2013
Le Saint-Siège a reconnu vendredi que l’entretien entre le Pape François et le fondateur de “La Repubblica” a été retiré de son site internet. Il entend par là faire une mise au point : il ne s’agit pas d’un document du magistère pontifical, comme une encyclique ou un discours.
L’interview que le Pape François a accordée au fondateur du quotidien italien “La Repubblica”, Eugenio Scalfari, n’est pas un document officiel du magistère pontifical, comme peut l’être une encyclique ou un discours officiel, mais plutôt une conversation journalistique, qui laisse une marge d’interprétation des paroles prononcées par le Saint-Père.
C’est l’explication que le père Federico Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, a donnée aux journalistes, précisant que le texte avait été retiré de la page web officielle du Vatican (www.vatican.va) sur décision de la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège.
Le porte-parole du Saint-Siège a déclaré que « cet entretien est fiable dans son sens général, mais pas dans ses formulations concrètes : pour cette raison, il a été considéré que le texte ne pouvait plus être consulté sur le site internet du Saint-Siège.
En définitive, a dit le père Lombardi, en supprimant l’accès, on a clarifié la nature de ce document. Il y avait une ambiguïté et un débat sur sa valeur.
L’interview de Scalfari soulevait des questions évidentes sur la synthèse, réalisée par le journaliste, des paroles du Pape. Le Père Lombardi a précisé que la transcription du texte n'avait pas été révisée personnellement par le Saint-Père avant sa publication.
Par exemple, dans l'interview, le journaliste et écrivain attribue au pape une erreur qu’il ne pouvait avoir commise. Il est dit que pendant le conclave, une fois atteint le nombre de voix nécessaires à son élection en tant qu’évêque de Rome dans la Chapelle Sixtine, le Pape Jorge Bergoglio aurait confié au journaliste qu’il s’était retiré, en silence, pour prier seul, dans la pièce à côté de la loggia donnant sur la place Saint-Pierre.
Cette information n'est pas vraie, et a été formellement démentie par certains cardinaux, en particulier par l'archevêque de New York, Timothy Dolan, qui se souviennent que le pape ne s’est pas retiré en silence avant d'accepter sa charge. Comme prévu par le rituel du conclave, l’acceptation a été immédiate et verbale. Ensuite le camerlingue, maître des cérémonies pontificales, remplissant les fonctions de notaire, a rédigé l’acte d'acceptation.
A aucun moment, le Vatican n’a démenti le sens général des paroles attribuées au Pape par le journaliste dans l’interview. En ce sens, il s’agit d’un document d’un intérêt exceptionnel, qui offre la vision d’un pontife à travers les notes prises par un journaliste, qui ne se reconnaît pas comme catholique.
Et même si vous ne pouvez pas lire le texte sur le site Internet du Saint-Siège, pour ne pas donner au document une valeur d'enseignement papal officiel, compte tenu de sa valeur historique vous pouvez continuer à le consulter sur le site Aleteia :
http://aleteia-imported-fr.vip.hmn.md/2013/10/02/le-pape-francois-tacle-la-vision-vaticano-centrique/