Le jeune homme devenu l’emblème de l’injustice faite aux opposants à la Loi Taubira, est ressorti libre au terme d’un procès en appel très médiatisé. Mais le débat n’est pas clos.
Il est ressorti libre, après quatre heures de procès en appel, une durée exceptionnellement longue pour de tels faits. Nicolas Buss, 23 ans, n’est donc pas retourné à Fleury-Mérogis, où il aura été incarcéré trois semaines. Une libération dont se sont félicités les opposants à la loi Taubira, dont l’étudiant était devenu le symbole, ainsi que celui de la répression policière (1).
Suivi par de nombreux journalistes et avocats, le procès s’est déroulé dans une ambiance tendue, le jeune étudiant se montrant selon les journalistes « tantôt désinvolte, tantôt révolté contre sa propre situation, jamais déstabilisé » (2), « pontifiant » (3), voire « arrogant » (4).
Nicolas est donc libre, mais reconnu coupable de l’ensemble des faits qui lui étaient reprochés : « participation à un attroupement sans arme après sommation de se disperser », « fourniture d'identité imaginaire » et « rébellion ». Il ressort condamné à 3.000 euros d'amende dont 1.500 avec sursis (5).
Libre, donc, mais pas innocenté. Pour ses avocats, la satisfaction n’est donc pas entière : la décision « nous satisfait en partie, par le fait que ce jeune homme sera libre dès ce soir, témoigne l’un d’eux, Me Léon Lef-Forster(6). Maintenant, en ce qui concerne le principe-même de la culpabilité, nous n’avons pas encore pris de décision, il n’est pas du tout écarté qu’éventuellement un pourvoi en cassation intervienne parce que ce jeune homme conteste totalement les faits qui lui sont reprochés et la défense considère que ces faits sont contestables. »
Dans un communiqué (7), le jeune homme a tenu à remercier ses parents « qui ont fait preuve d’une grande dignité dans ce contexte délicat », ainsi que ses avocats et « des personnalités aussi diverses que Chantal Delsol ou Christophe Girard ». Et d’annoncer : « je reprends mes révisions là où je les avais laissées avant cette épreuve, pour retrouver une vie étudiante sereine. »
De leur côté, ses parents ont aussi réagi dans un texte transmis à La Croix : « Nous nous félicitons de la libération de Nicolas que nous voyons comme un signe d’apaisement. Nous remercions ses avocats et toutes les personnes qui l’ont soutenu pacifiquement. Nous souhaitons maintenant qu’il puisse retourner sereinement à sa vie d’étudiant. »
En attendant, note la journaliste du Figaro présente sur la place Vendôme à l’annonce de sa libération, « les Veilleurs restent debout ».
(1) http://www.lexpress.fr/actualite/societe/la-droite-se-felicite-de-la-liberation-de-nicolas-buss-le-militant-anti-mariage-gay_1265268.html?xtor=RSS-3011&google_editors_picks=true
(2) http://www.francetvinfo.fr/societe/mariage/homoparentalite/mariage-pour-tous-au-tribunal-nicolas-buss-peaufine-sa-posture-de-rebelle_366568.html
(3) http://tempsreel.nouvelobs.com/mariage-gay-lesbienne/20130709.OBS8706/manif-pour-tous-nicolas-buss-arrogant-condamne-et-libere.html
(4) http://www.lepoint.fr/societe/anti-mariage-gay-nicolas-buss-tient-tete-au-tribunal-09-07-2013-1702358_23.php
(5) http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/07/09/nicolas-l-opposant-au-mariage-pour-tous-condamne-mais-libre_3445175_3224.html
(6) http://www.lepoint.fr/societe/anti-mariage-gay-nicolas-buss-tient-tete-au-tribunal-09-07-2013-1702358_23.php
(7) https://twitter.com/nicolasbbuss/status/354954781623717888
(8) http://www.la-croix.com/Actualite/France/Nicolas-Buss-militant-de-la-Manif-pour-tous-libere-2013-07-09-984365
(9) http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/07/09/01016-20130709ARTFIG00580-liberation-de-nicolas-bernard-buss-les-veilleurs-restent-debout.php