Face aux églises détruites par le séisme (Italie) ou les violences et la haine des hommes (Irak et Syrie), l’Osservatore Romano ose un parallèle.
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Du tremblement de terre de Nursie (Italie) aux destructions de Qaraqosh (Irak), que dire de toutes ces églises “dévastées”, s’interroge L’Osservatore Romano, dans son édition du 3-4 novembre 2016. Le quotidien du Saint-Siège, rapporte l’agence I-Media, dresse un parallèle entre les églises détruites par les tremblements de terre dans le centre de l’Italie et celles détruites par la violence et la haine des hommes, dans des pays comme l’Irak et la Syrie.
Deux contextes, mêmes secousses
Deux situations différentes, mais vécues avec grande souffrance par les chrétiens, choqués par la disparition “de lieux où, pendant de longs siècles, ils ont vécu, prié, souffert, ont ouvert leurs cœurs au Seigneur et aux hommes”, rapporte le moine bénédictin Manuel Nin du monastère de Montserrat, en Espagne, dans les colonnes de l’Osservatore Romano. Depuis le 24 août, les images de destruction ne cessent de défiler : “Alep ravagée jusqu’à l’invraisemblable, Mossoul anéantie par la souffrance d’un peuple exsangue, Qaraqosh et ses églises détruites, Nursie et tant de villes du centre de l’Italie ravagées par le séisme”. De part et d’autre, le spectacle d’églises et maisons “détruites par les secousses de la terre ou les bombes et la haine”.
Sous les gravats – imprégnés du”chant grégorien des moines” ou du “chant byzantin des fidèles, du chant syriaque qui porte les accents de la langue parlée par Jésus” – tant de “croix brisées par les secousses ou jetées au sol par les hommes, imbibées de prières d’hommes et de femmes, de religieuses et religieux, de pèlerins, pleins de foi et d’espérance”.
Tous ces maux, poursuit le moine grec-catholique, en citant les propos récents d’un de ses confrères, sont le signe d’une blessure profonde, celle que portent “la création et le cœur humain”, et qui fait parfois “tout trembler”.
Des décombres jaillit l’espérance
Mais de cette blessure, qui rejoint toujours celle du Seigneur sur la croix, a-t-il ajouté, “jaillit l’espérance”. Pour le dire, deux images ne quittent plus l’esprit de ces deux moines : À Qaraqosh – où pour la première fois depuis deux ans d’occupation par l’État islamique, une messe a été célébrée – comme sur la place de Nursie, l’image de prêtres, de religieux, de citoyens en prière, agenouillés à même le sol autour d’un petit autel de fortune dressé au milieu des décombres.
De l’Italie à l’Irak, au milieu des gravats, leurs prières ont fait “renaître l’espérance”, les ont fait “renaître à la vie”. Car, les “vraies racines”, malgré les écroulements et destructions – qu’il s’agisse d’un séisme ou d’une guerre – malgré la perte douloureuse d’un être cher, les vraies racines, elles, “restent là, à Nursie, comme à Qaraqosh”. Ces racines, insiste Manuel Nin, “ne se séparent pas de la terre qui les a fait naître, qui les a fait grandir, qui les a fait vivre et aimer”.
Alors la victoire célébrée dans l’Eucharistie, à Nursie comme à Qaraqosh, n’est pas celle des hommes mais bien celle de leur Seigneur, conclue le moine bénédictin.
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