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PHILIPPE CHARLIER ET L'ÉGLISE SAINT-JULIEN-LE-PAUVRE : "Je me souviens d'avoir découvert Saint-Julien-le-Pauvre en arrivant à Paris pour mes études de médecines. J'avais 17 ans. J'habitais une minuscule chambre de bonne, au 35 boulevard Saint-Germain, au dessus du café argentin. Quand il faisait trop chaud, sous le toit en zinc, je me préparais une théière d'Earl Grey, descendais les six étages et marchais dans la rue jusqu'au parvis de l'église. Quand il n'y avait pas de concert, j'entrais avec mon thé fumant, très discrètement, relisant dans un coin mes QCM d'anatomie ou de chimie organique. Sinon, j'attendais patiemment dehors, assis sur des pierres millénaires, rêvassant d'un cours à l'autre. J'ai gardé de ces journées d'étude une grande tendresse pour ces murs vénérables, et peut-être une dette (de cœur? ) : peut-être cet apprentissage a-t-il été quelque peu béni, à force de se faire à l'ombre des icônes et sous les fumées d'encens.
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