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Hind Kabawat, cette chrétienne qui va jouer un rôle dans la Syrie de demain

Hind Kabawat lors d'une conférence de presse dans le centre de Londres, le 7 septembre 2016.

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La rédaction d'Aleteia - publié le 19/02/25
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La professeure catholique Hind Aboud Kabawat, opposante de longue date d'Assad, a été nommée mi-février par le pouvoir syrien pour intégrer le comité chargé de préparer la Conférence nationale syrienne. Cette dernière doit formuler une Constitution et définir de nouvelles institutions pour le pays.

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Elle est la seule chrétienne membre du comité chargé de préparer la Conférence nationale syrienne. Hind Aboud Kabawat, catholique, s'apprête à jouer un rôle déterminant dans l'avenir de la Syrie alors qu'elle a été nommée par le président autoproclamé "intérimaire" Ahmad al Sharaa, plus connu sous le nom d'Abu Muhammad Jolani. Composé de sept personnes, dont cinq hommes et deux femmes, ce Comité sera en charge de préparer la Conférence Nationale de Syrie, l'assemblée qui devrait commencer le processus de formulation d'une nouvelle Constitution et la définition de la nouvelle structure institutionnelle de la Syrie.

Née d'un père grec-catholique et d’une mère grecque-orthodoxe, mariée à un homme d'affaires syrien, Hind Kabawat est syro-canadienne et mère de famille de deux enfants. Partageant son temps entre sa Syrie natale et Toronto où elle vit avec sa famille, elle enseigne le droit dans plusieurs universités américaines et a passé sa vie à s'impliquer dans de nombreuses initiatives de dialogue interreligieux et de promotion de la place des femmes en Syrie. Actuellement à la tête d'un centre dédié à la diplomatie et à la résolution de conflits à l'université de Mason (Virginie), elle a aussi été directrice adjointe du bureau de Genève de la Commission de négociation syrienne, au sein duquel elle a activement participé aux pourparlers de paix de Genève sur la Syrie.

En 2016, dans une tribune publiée dans le journal La Croix, Hind Kabawat s'était prononcée sur le rôle de Bachar-Al-Assad dans la protection des chrétiens de Syrie, dénonçant l'idée selon laquelle le dictateur syrien constitue un "bouclier pour les chrétiens d'Orient". "L’attachement historique des Français aux chrétiens d’Orient est ainsi devenu peu à peu une raison de soutenir Bachar Al Assad dans le conflit syrien – non par parce que l’on ignore ou pardonne ses crimes, mais parce qu’entre deux calamités, il apparaît comme la moins redoutable –", avait-elle fustigé. "Non, Bachar Al Assad n’est pas le protecteur des chrétiens d’Orient. La vérité est qu’il est maître dans l’art de manipuler les minorités. Il a enfermé les chrétiens d’Orient dans une alternative intenable : manifester leur soutien à un régime que nombre d’entre eux haïssent, ou bien être livrés à la folie sanguinaire des djihadistes", martelait Hind Kabawat.

Inquiétude pour l'avenir des chrétiens

Une offensive éclair menée début décembre par une coalition de groupes rebelles (dirigée par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Cham) avait mis l'armée syrienne en déroute, entraînant plus tard la fuite du dirigeant Bachar Al-Assad et toute sa famille en Russie. Depuis ce jour plane une forme d'incertitude tant sur l'avenir de la Syrie que sur celui plus particulier des chrétiens, minorité déjà réduite à peau de chagrin qui craint de voir les nouveaux dirigeants, se voulant jusqu'ici rassurants, se durcir. La nomination d'Hind Kabawat au sein du Comité renvoie le signal de l'ouverture jusqu'ici proclamée envers l'ensemble des communautés religieuses, selon l'agence Fides. Mais de nombreux observateurs se font l'écho d'inquiétudes quant à l'efficacité réelle de cette nomination dans un comité où la composante islamiste semble dominer. Depuis 2011, date du printemps arabe, 85% des chrétiens ont quitté le pays. L'avenir de ceux qui restent, par choix ou contraints, est pour le moment en suspens.

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