Campagne de Carême 2025
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Ils seront 150 à recevoir le baptême à Pâques 2025 dans la Sarthe. Parmi eux, autant d'adultes que d'adolescents, avec 75 catéchumènes de plus de 18 ans et 75 adolescents. Ce chiffre impressionnant confirme la tendance exponentielle du nombre de baptêmes dans le diocèse du Mans, explique à Aleteia Bérengère Melot, responsable du catéchuménat. "Nous constatons une augmentation du nombre de demandes depuis environ trois ans, c'est une tendance qui s'affirme", se réjouit-elle. "Au début, nous avons pensé qu'il s'agissait d'une sorte de rattrapage post-covid, qui avait mis au ralenti les activités pastorales, mais cela continue".
En 2024, 65 adultes et 63 adolescents avaient demandé le baptême, alors qu'en 2017, seules 28 personnes avaient entamé un parcours de catéchuménat. Et les projections pour 2026 sont bonnes, avance Bérengère Mulot qui croule sous les demandes. Ces futurs baptisés de 2025 sont essentiellement des jeunes : environ 40% d'entre eux ont entre 18 et 25 ans. Mais ce sont aussi des jeunes "du cru" majoritairement issus de familles athées ou loin de la culture catholique, fortement ancrés dans leurs territoires. "Ce sont plutôt des jeunes dont les parents et les grands-parents sont sarthois, qui n'ont pas reçu la foi en héritage parce que les générations précédentes étaient athées ou absolument pas pratiquantes", résume Bérengère Mulot, qui note un changement par rapport aux années précédentes. "Nous avions auparavant plus de personnes issues de l'immigration qui demandaient le baptême parce qu'elles n'étaient pas libres de le faire dans leur pays d'origine, par exemple. Aujourd'hui, elles sont minoritaires et ce sont surtout des Français de tradition chrétienne qui renouent avec ces racines".
Plus de 12.000 baptisés adolescents et adultes en 2024
Ces constats semblent confirmer une tendance au niveau national. En 2024, plus de 5.000 adolescents et 7.000 adultes avaient demandé le baptême, soit une hausse de 30% par rapport à 2023. Plus d’un tiers des futurs nouveaux baptisés avaient entre 18 ans et 25 ans et de nombreux diocèses avaient fait remonter l'origine rurale des catéchumènes. Pour Bérengère Mulot, ces chiffres encourageants doivent plus que jamais réveiller les "habitués". "Que ces jeunes demandent le baptême est déjà une grâce, mais il ne faut pas qu'ils se retrouvent seuls dans leur foi après", rappelle-t-elle. "Ils sont issus d'un milieu totalement différent et débarquent dans un monde inconnu, parfois sans famille ni amis catholiques. La solitude peut être leur pire ennemi. Derrière ces baptêmes, il y a un enjeu d'accompagnement et d'accueil qui concerne chaque baptisé. Les préparer à la vie chrétienne, c'est le rôle de chacun."
Cette évolution heureuse ne doit cependant pas masquer la chute vertigineuse du nombre de baptêmes d’enfants, rappelait en 2024 l'historien Paul Airiau. "Ce qui semble bien être une spécificité croissante du baptême après 18 ans ne peut ignorer des évolutions différentes", écrivait-il ainsi. "Le nombre total de baptêmes a été divisé par 4 de 1990 à 2020, passant de 472 130 à 112 123 de manière extrêmement régulière."