Insensibles au vertige, ces Vierges des sommets se tiennent bien droites en haut des collines et des montagnes, sur un piton rocheux à Biarritz ou à Castellane au-dessus des gorges du Verdon. Elles dominent un cirque grandiose à la Réunion ou la vallée de l’Ornain dans la Meuse. La Vierge Marie bleue de Saint-Vallerin a une superbe vue sur les vignobles de la côte chalonnaise, celle de La Rochette-Saint-Maur sur les Monts du Jura. Le massif du Mont-Blanc compte sept statues de la Vierge à lui tout seul. En juin dernier, deux guides de haute montagne ont gravi les sept sommets pour aller leur rendre visite, un beau défi sportif et spirituel.
Contre vents et marées
Ces madones hissées à dos d’hommes, au cours d’une expédition- procession, impressionnent autant qu’elles rassurent. La plupart de ces statues datent du XIXe siècle, grande époque de dévotion mariale en France. En fonte ou en bronze, ces Vierges inoxydables sont quand même repeintes tous les cinq ou dix ans. Elles ne craignent ni la foudre, ni le silence, ni la solitude. Elles ont été placées là à la suite d’un vœu, d’une action de grâce en remerciement pour une guérison, pour avoir échappé à une tempête (Notre-Dame du Ballon d’Alsace) pour un retour de la guerre ou de la déportation.
Elles deviennent des lieux de pèlerinage comme à Bavella en Corse ou à Biakorri dans les Pyrénées. Avec l’essor du tourisme, elles servent de départ d’excursion ou de but de randonnée. Soumises à tous les vents y compris le vandalisme, ces Vierges des sommets ne cessent de se maintenir debout, stabat mater…